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Dans le monde
Birmanie : L'ordre militaire règne à Rangoun.
La junte birmane, à coups de répression militaire, d'arrestations par milliers, de passages à tabac, de tortures et d'assassinats, de censure totale sur la presse, les communications internet et téléphoniques, a obtenu le silence de la population des villes. Les manifestations, qui allaient grandissant depuis fin août, provoquées par la hausse brutale des carburants, des transports en commun et des principales denrées, ont cessé. Le couvre-feu a cependant été décidé jusqu'à fin novembre et les militaires quadrillent toujours les grandes villes, stationnant en permanence devant les grandes pagodes, souvent considérées comme points de ralliement des récentes manifestations.
Alors que des organisations d'opposants estiment à plus de 6 000 le nombre de personnes en détention ou dont les proches sont sans nouvelles, la dictature se déclare prête à dialoguer avec la principale personnalité de l'opposition, Aung San Suu Kyi, posant comme condition qu'elle renonce à " son attitude conflictuelle ". Sa libération pourrait même être envisagée, selon l'organe de presse du pouvoir, Nouvelle Lumière du Myanmar, mais pas avant l'adoption d'une nouvelle Constitution, qui rendrait également possible la satisfaction des autres revendications des manifestants, la " baisse des prix à la consommation, la libération des prisonniers politiques et la réconciliation nationale ".
Les puissances impérialistes se sont bornées, après avoir désigné la Chine voisine comme principal soutien de la dictature dirigée par Than Shwe, à protester et à envoyer un émissaire de l'ONU. Leur responsabilité dans l'apparition et le maintien, pendant quarante ans, de la dictature dans ce pays de 50 millions d'habitants, dont 90 % vivent au-dessous du seuil de pauvreté, est pourtant criante.