Le syndicat des conducteurs de locomotives (GDL) fait partie du DBB, la Confédération des Fonctionnaires Allemands, qui est, par sa taille, la deuxième confédération syndicale du pays. La direction du GDL est loin de contester le système capitaliste : son président actuel, Manfred Schell, a été député au Bundestag pour le parti de droite CDU. C'est un syndicat corporatiste, majoritaire chez les conducteurs, qui s'est ouvert, depuis 2003, aux autres roulants (contrôleurs, employés de restauration).

Comme d'autres syndicats catégoriels (en particulier des pilotes de ligne et des médecins hospitaliers) ont joué un rôle actif dans plusieurs conflits récents, le DGB, la principale confédération syndicale du pays, s'inquiète et répète que " défendre uniquement les intérêts d'une catégorie professionnelle ne contribue pas à renforcer l'unité et la force des travailleurs ". C'est bien vrai. Mais si certains syndicats corporatistes ont acquis de l'influence et regroupent les salariés les plus combatifs, c'est aussi parce les syndicats interprofessionnels font preuve d'une veulerie éhontée face aux attaques du patronat. Chez les cheminots, par exemple, Transnet, qui est membre du DGB, a accepté un accord salarial au rabais. Dans ces conditions le GDL n'a pas trop de mal à apparaître plus combatif.