Voilà plus de deux ans que la direction de Continental à Sarreguemines veut en finir avec les 35 heures, en fait 37,50 heures de présence. À chaque fois les syndicats ont dit non, mais cela ne l'empêche pas de remettre le couvert.

La direction veut revenir aux 40 heures de présence à l'usine sur l'année, au moyen de la suppression de deux jours de RTT, de l'ajout de vendredis, samedis ou dimanches de travail en été, sans oublier des réunions " top 5 ", qui sont tout sauf " top ", puisqu'il faut commencer les postes cinq minutes avant l'heure.

L'intersyndicale CGT-CFTC-CFDT-FO a fait le calcul : les propositions de la direction aboutiraient à augmenter le temps de travail de 7 %, tandis que la rémunération totale augmenterait de seulement 4 %, soit un vol manifeste de 3 %. La direction a fait le sien : elle gagnerait deux millions d'euros par an. Bref, les salariés travailleraient plus et c'est le patron qui gagnerait plus.

La direction fait une nouvelle fois planer la menace de la fermeture du site, en expliquant que la direction générale exige l'allongement du temps de travail. C'est d'autant plus choquant que la productivité de l'usine Continental de Sarreguemines a considérablement augmenté : elle produit aujourd'hui quinze fois plus de pneumatiques que lors de son démarrage il y a quarante-deux ans... avec seulement trois fois plus de travailleurs !

Quant au groupe Continental, il se porte comme un charme. Il vient de sortir 11,4 milliards pour s'offrir un autre équipementier automobile, VDO, et devenir ainsi le deuxième groupe mondial du secteur. Le bénéfice net de Continental a fait un bond de 50 % au deuxième trimestre 2007. Pour que les actionnaires gagnent toujours plus, la direction veut faire trimer toujours plus les travailleurs. C'est non !