Continental - Clairoix (Oise) : L'arnaque du passage aux 40 heures03/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2044.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental - Clairoix (Oise) : L'arnaque du passage aux 40 heures

L'usine Continental de Clairoix près de Compiègne, usine de pneumatiques de près de 1 300 salariés, devrait passer aux quarante heures à partir du 1er janvier 2008. Mais si le directeur a réussi a obtenir une signature, celle du syndicat CFTC de l'usine, majoritaire, il n'a pas obtenu l'assentiment d'une grande partie des travailleurs de l'entreprise.

Les travailleurs passeraient donc de 35 heures, en fait 37 h 50 de présence, à 40 heures de présence sur l'usine sur l'année. Contrairement à la situation actuelle, les ouvriers qui travaillent en équipe en semaine devraient venir travailler le vendredi matin lorsqu'ils sont du matin, sauf durant six vendredis sur l'année. Les équipes travaillant le week-end, elles, travailleraient les deux fois douze heures des samedis et dimanches, les six vendredis non faits par les équipes de semaine, et on leur ajouterait quatre jours fériés, probablement plus d'autres jours fériés soi-disant " au volontariat ".

Il faudrait donc travailler plus, d'autant plus que les cadences resteraient bien entendu celles qui étaient imposées quand la semaine était à 35 heures. Et ce serait pour gagner beaucoup moins.

Pour les ouvriers en 3 x 8, l'accord prévoit 92 euros supplémentaires par mois pour cinq heures de plus par semaine, soit 20 heures par mois. Cela représente bien peu. Mais, en plus, la direction en profite pour " ramener la prime de vacances à une valeur de 450 euros brut au lieu du double actuellement ". Quant à la prime de fin d'année, elle " fera l'objet d'une réduction forfaitaire de 1 500 euros brut à la date d'entrée en vigueur du présent accord ". Au total, c'est une perte de près d'un mois de salaire sur une année.

La direction a cherché à cacher au maximum cette arnaque, mais la nouvelle s'est malgré tout vite répandue et fait discuter dans les ateliers. Elle sait maintenant que le mécontentement peut éclater à tout moment. Fin septembre, à l'atelier des Mélanges, les ouvriers ont arrêté le travail pour protester contre une sanction décidée à l'encontre d'un des leurs. Après la visite des grévistes dans ses bureaux, la direction a tout de suite reculé. Une preuve qu'elle n'est pas si sûre d'elle.

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