- Accueil
- Lutte ouvrière n°2044
- Accidents graves du travail et maladies professionnelles en hausse
Leur société
Accidents graves du travail et maladies professionnelles en hausse
Un ouvrier a six ans d'espérance de vie en moins qu'un cadre, et risque deux fois plus qu'un cadre de mourir avant 65 ans. C'est le résultat direct des mauvaises conditions de travail, de l'intensité des cadences, du travail de nuit, des équipes exténuantes, des journées sans fin, imposés à tous ceux qui sont en bas de l'échelle et sur qui repose le fondement de l'exploitation capitaliste.
Les pressions exercées par les patrons et leurs représentants sur leurs salariés pour qu'ils ne se déclarent pas en accident du travail ou en maladie professionnelle font que les chiffres existants ne reflètent qu'une partie de la réalité. Ils n'en sont pas moins édifiants. De 1997 à 2003, alors que le nombre d'accidents du travail officiellement déclarés avait chuté de 7 %, dans le même laps de temps le nombre d'accidents ayant entraîné un arrêt de travail avait, lui, augmenté de 6 %. Autrement dit, le nombre d'accidents graves augmentait.
Mais c'est dans le domaine des maladies professionnelles que l'aggravation des conditions de travail est la plus évidente. On a assisté, entre 1997 et 2003, à une augmentation de 262 % des cancers professionnels dus à l'amiante, passés de 1 432 par an à 5 182, peut-être parce qu'ils sont mieux détectés et reconnus aujourd'hui. Mais la tendance est la même pour toutes les maladies professionnelles. Ainsi les plus classiques, celles qui sont le résultat direct des mauvaises conditions de travail et qui entraînent la dégradation des articulations, des muscles et des tendons, regroupées sous le chapitre " des affections péri-articulaires " reconnues officiellement comme telles par la Sécurité sociale, bien que celle-ci ait tendance à les contester systématiquement, sont en augmentation pour la même période de 212 %, passant de 9 916 à 30 959 par an. La tendance est générale pour toutes les maladies professionnelles.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, c'est dans ce contexte que le gouvernement voudrait remettre en cause le droit pour les travailleurs victimes de l'amiante de partir au moins en préretraite de façon anticipée, en fonction de la durée de leur exposition à l'amiante !