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Air France Maintenance - Roissy : Un travailleur meurt au travail
Sur la zone aéroportuaire de Roissy, un travailleur de la Maintenance d'Air France est mort d'un accident du travail, lundi 17 septembre en soirée.
Ce travailleur intervenait sur les portes d'un hangar-avion pour Boeing 747, le H1. C'est en remettant en service ces portes coulissantes d'une trentaine de mètres de hauteur, qui étaient bloquées, que ce travailleur s'est retrouvé coincé, ce qui a provoqué sa mort par asphyxie.
Il avait d'autant moins de chances d'échapper à un éventuel accident qu'il travaillait seul. Il n'a pas été découvert immédiatement et les pompiers ne sont intervenus qu'une heure après son décès.
On ne peut accuser une quelconque fatalité car le service de QG dont il dépendait (entretien des bâtiments, tracteurs-avion, électricité...) a des effectifs de plus en plus réduits, tandis que nombre de ses activités sont sous-traitées. Du coup, les interventions d'entretien se font de plus en plus souvent seul.
La direction d'Air France Maintenance a de fait reconnu sa responsabilité par les dispositions qu'elle a prises au lendemain de cet accident mortel : elle a remanié les équipes de ce service de telle façon que toutes les interventions se fassent désormais au moins à deux.
Quant au parquet de Bobigny, il a confié une enquête à la gendarmerie du transport aérien, l'inspection du travail et le CHSCT de l'entreprise lançant, elles, leurs propres investigations.
La mort de notre camarade a été connue le mardi 18 au matin, mais les causes de son décès ne l'ont été que plus tard. Quant aux circonstances du drame, elles ne sont toujours pas complètement établies.
L'émotion était grande chez les ouvriers et techniciens de la Maintenance et, mercredi 19, un rassemblement de plus de 800 d'entre nous s'est tenu sur les lieux mêmes de sa mort. Notre camarade était à trois mois de son départ en retraite.
Les économies de main-d'oeuvre auxquelles procède sans arrêt Air France se font au détriment de la sécurité, et parfois de la vie, de ses salariés. Il en est allé de même à Orly quand, il y a deux ans, une hôtesse de l'air avait fait une chute mortelle depuis une passerelle de débarquement. L'agent qui manipulait l'escabeau tracté (nécessaire au débarquement) était seul, sans pouvoir voir ce qui se passait au-dessus de lui, à plusieurs mètres du sol.
Combien faudra-t-il encore d'accidents mortels pour qu'Air France cesse de faire de telles économies au détriment de la sécurité du personnel ?