Après des mois de batailles de chiffonniers à la tête du groupe Safran, formé par le regroupement de la Sagem et de la Snecma, l'ancien patron de la Sagem a été mis sur la touche, suivi début septembre par Béchat, l'ancien patron de la Snecma. Ce dernier ne part pas les poches vides. Selon un communiqué de la direction, Béchat recevra deux années de salaire en guise d'indemnités pour fin de mandat, auxquelles s'ajoutera l'application des dispositions en vigueur pour départ en retraite qui, à la Snecma, permettent aux cadres de direction de bénéficier de quasiment l'équivalent de leur ancien salaire pendant une très longue durée.

Béchat a refusé de dévoiler le montant de ses indemnités, ajoutant que de toute façon ce n'est pas grand-chose comparé à ce que touchent les actionnaires. Il sait de quoi il parle, lui qui il y a quelques années s'était fait épingler par la presse, lors d'opérations de ventes-rachats d'actions relevant du délit d'initié.

Le départ en retraite de Béchat sera d'ailleurs très relatif, puisqu'il sera coopté au Conseil de surveillance dès qu'une place sera libre. Il percevra alors de quoi arrondir encore un peu plus ses fins de mois.

En ces temps où l'on parle beaucoup de mettre un terme aux régimes spéciaux de retraite, dont les bénéficiaires sont désignés comme d'abominables privilégiés, il est bon de rappeler que les véritables privilégiés sont tout autres. Ils sont à rechercher du côté des Béchat et de ceux au nom desquels lui et ses semblables agissent.