Grèce - Élections législatives : Pasok et Nouvelle Démocratie sanctionnés19/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2042.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce - Élections législatives : Pasok et Nouvelle Démocratie sanctionnés

En Grèce, le parti de droite, la Nouvelle Démocratie, a remporté de justesse les élections législatives du 16 septembre. Le parti du Premier ministre sortant, Costas Caramanlis, a pourtant perdu des voix, obtenant 41,8 % des suffrages au lieu de 45,4 %. De son côté, le Pasok (Parti Socialiste) n'a obtenu que 38,1 %, au lieu de 40,5 % en 2004.

En revanche, ce sont les partis à la gauche des socialistes qui ont gagné en voix : le Parti Communiste (KKE) a obtenu 8,12 % au lieu de 5,9 % et la Coalition de la gauche radicale (SY.RI.ZA) 5,04 %, alors que la composante principale de cette coalition, seule présente en 2004, avait obtenu 3,3 %. LAOS, un parti d'extrême droite, a obtenu, lui, 3,8 % des voix au lieu de 2,2 %.

En suffrages, la droite est minoritaire, même si on lui ajoute les voix de l'extrême droite. Mais si le système électoral grec prévoit une dose de proportionnelle permettant à un parti qui a plus de 3 % des suffrages d'être représenté au Parlement, en revanche le parti arrivé en tête bénéficie d'emblée de 40 des 300 sièges à pourvoir. Bénéficiant de cette prime majoritaire, la Nouvelle Démocratie a donc 152 députés sur 300, au lieu de 165 en 2004. Le Pasok, lui, en a 102 au lieu de 117, le KKE 22 au lieu de 10, la Coalition de la Gauche radicale 14 au lieu de 6. L'extrême droite entre au Parlement avec 10 élus. Fort de sa majorité renouvelée, Costas Caramanlis, leader de la Nouvelle Démocratie, a donc décidé de mener à bien une politique de " réformes " qui, en Grèce comme en France, annonce des sacrifices supplémentaires pour les travailleurs.

Mais si la situation n'a pas profité électoralement au Pasok, c'est parce qu'il a mené exactement la même politique quand il était au pouvoir de 1981 à 1989 puis de 1993 à 2004. Les deux grands partis sont responsables des privatisations des services publics (téléphone, pétrole, compagnie aérienne, poste...). Pasok et Nouvelle Démocratie sont responsables du délabrement de services aussi vitaux que celui de la lutte contre les incendies, qui a eu des conséquences dramatiques en août dernier. C'est le Pasok qui a reculé l'âge de départ en retraite à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, avant que la Nouvelle Démocratie ne se soucie de s'attaquer un peu plus aux acquis qui subsistent encore. Et ce n'est pas le programme du Pasok pour ces élections qui pouvait faire la différence, avec ses promesses de réduction d'impôts des entreprises et la possibilité de travailler au-delà de l'âge légal " au volontariat " !

Alors, une partie des électeurs a sans doute choisi de désavouer cette politique en votant pour des partis qui se situent à la gauche du Pasok. Au niveau électoral, le mécontentement n'a pas fait chuter Caramanlis. Mais il est à souhaiter qu'il débouche sur la conscience que seule la lutte peut mettre en échec cette politique d'attaques systématiques contre les travailleurs.

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