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- Lutte ouvrière n°2040
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Dans les entreprises
Sevelnord - Hordain (Nord) : La chasse aux malades
Comme beaucoup d'autres entreprises, Sevelnord (entreprise automobile à 50 % FIAT et 50 % PSA) n'accepte pas que les travailleurs s'absentent pour se soigner quand ils sont malades.
Les pressions sur ceux qui prennent des arrêts maladie sont fréquentes. Quand un travailleur revient d'un arrêt maladie, son chef le convoque en entretien individuel. Ce n'est jamais pour lui demander s'il va mieux, mais pour lui " faire la leçon " sur les méfaits de l'absentéisme. Il existe aussi un système de prime dite " d'assiduité ". Ceux d'entre nous qui sont jugés comme des bons éléments touchent 30 euros pour un mois sans absence.
Mais la direction a encore monté d'un cran en distribuant début juillet des chèques cadeau de 100 euros à 766 ouvriers (sur 2 755) qui n'avaient pas manqué une seule journée de travail depuis trois ans. L'un d'entre eux, tiré au sort, a même gagné une voiture.
Et tant pis pour ceux que le travail a usés, tant pis pour les blessés et pour tous ceux qui ont eu des ennuis de santé : une seule journée d'absence, c'est déjà trop aux yeux de ces directeurs qui bien sûr, eux, ne s'usent pas la santé sur les chaînes de production.
Le syndicat CGT a alerté la presse. À ce jour, 50 travailleurs ont constitué un dossier aux Prud'hommes pour discrimination. L'affaire a été répercutée y compris dans certains médias nationaux à la fin du mois d'août.
Cela a justement choqué, au point que la direction du groupe PSA a pris quelques timides distances avec ce qu'elle appelle " une initiative locale maladroite ". Mais quand on y regarde de plus près, le courrier intérieur de la direction du groupe se plaint plus de la voiture gagnée que des bons d'achat de 100 euros.
Car malgré ses dires, la direction de PSA, comme d'ailleurs celles de Renault, Toyota et tant d'autres entreprises, pratique journellement la chasse aux malades.
Et c'est bien ça, le vrai scandale : quand les patrons se soucient de la santé, c'est de celle de leurs profits, même aux dépens de celle de leurs salariés.