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Leur société
Jabil - Brest : 200 suppressions d'emplois annoncées
La direction de l'entreprise Jabil de Brest vient d'annoncer 200 à 230 suppressions d'emplois. En 2006 déjà, 45 personnes avaient été licenciées et il reste 514 salariés en CDI dans l'entreprise. L'usine, qui produit des centraux téléphoniques pour le compte d'Alcatel, appartenait à ce groupe jusqu'en 2002. Mais Alcatel, en pointe dans les équipements de télécommunication, n'entend pas conserver des capitaux immobilisés à produire des centraux dont la technologie est dépassée et dont le marché se réduit au maintien d'équipements existants. Et pendant qu'Alcatel externalise pour pousser le cours de ses actions à la hausse, d'autres groupes se chargent de procéder aux licenciements.
Depuis la cession de 2002, les effectifs ont donc été systématiquement réduits. Pour livrer dans les délais les commandes d'Alcatel, Jabil a eu recours à des intérimaires, parfois jusqu'à près d'une centaine, plutôt que de maintenir les emplois. Depuis des années, les travailleurs craignent la fermeture de l'entreprise.
Chacun sait que les centraux produits à Brest n'ont pas d'avenir. Cependant, le groupe Jabil s'en contente tant que cela dure, tirant le meilleur profit des commandes qu'Alcatel veut bien lui passer, tout en se disant étouffé par les conditions de prix négociées avec celui-ci. Pour peser sur les salariés qu'elle ne juge pas assez compétitifs, la direction menace de délocaliser en invoquant la concurrence des pays de l'Est ou de la Chine.
Cette fois, il semble qu'Alcatel ait choisi de recourir, pour assurer sa production, à une entreprise, Solectron, en cours d'achèvement en Chine. Les 300 travailleurs maintenus sur le site de Brest ne seraient chargés, dit-on, que de finir l'assemblage et de tester les produits. Comme personne ne voit Jabil continuer à payer 300 personnes pour cela, la direction promet d'autres productions qu'elle ne manquera pas de trouver comme elle l'assure depuis des années, sans que rien n'indique qu'elle y risque la moindre somme.
Face à ces menaces, les travailleurs ne comptent pas se laisser jeter à la rue sans rien et entendent demander des comptes non seulement à Jabil, mais aussi au groupe Alcatel. Un débrayage est décidé le jour où se réunit le comité du groupe Alcatel-Lucent pour aller rencontrer leurs anciens collègues qui travaillent toujours chez Alcatel, à 100 mètres de l'usine Jabil. Et puis, comme les travailleurs l'ont déjà fait lors des licenciements de 2006, ils sont prêts à bloquer les livraisons à compter de la deuxième quinzaine de septembre.
Car ils estiment, à juste titre, qu'Alcatel et Jabil ont non seulement l'obligation de garantir leurs conditions d'existence à venir, mais que l'un et l'autre en ont largement les moyens.