Les cadeaux fiscaux continuent30/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2039.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les cadeaux fiscaux continuent

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a présenté à la fin de la semaine dernière deux nouvelles mesures de réductions fiscales.

Concernant les réductions fiscales sur les intérêts d'emprunts immobiliers, une précédente mouture avait été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel : celui-ci avait refusé que cette réduction d'impôt puisse s'appliquer à tous ceux qui avaient acheté dans les dernières années précédant le 6 mai (élection de Sarkozy), considérant notamment que le coût de la mesure serait trop élevé.

Face à ceux qui sont mécontents de voir s'envoler cette promesse qu'il avait faite, Sarkozy peut toujours répondre : " Adressez-vous au Conseil constitutionnel ! ".

Mais du coup, il rebondit au profit de ceux qui auront acheté depuis le 6 mai, pour " compenser " en quelque sorte, en doublant la réduction d'impôt la première année, la passant à 40 %.

Le gouvernement chiffre à 700 000 le nombre de foyers qui pourraient bénéficier de cette diminution d'impôt dans une année. Mais, comme tous les dispositifs de réduction d'impôt, elle bénéficiera surtout aux plus riches : pour atteindre le plafond de cette réduction, il faudra avoir emprunté plus de 200 000 euros sur vingt ans... Tant pis si, dans un deuxième temps, ces " aides " à l'immobilier se traduisent par une hausse des prix dudit immobilier, en augmentant la demande sans augmenter l'offre.

La deuxième mesure concerne, elle, les entreprises et est présentée par le gouvernement comme une " amélioration " d'un dispositif existant, le crédit d'impôt à la recherche (le CIR), destiné à permettre aux entreprises de déduire de leurs impôts une partie de ce qu'elles appellent leurs dépenses de recherche : alors que les dépenses prises en compte étaient jusque-là plafonnées à 16 millions d'euros, ce plafond est supprimé et les entreprises pourront déduire de leurs impôts 30 % (et même 50 % la première année) de toutes leurs dépenses de recherche. La différence n'est pas négligeable puisque, d'après une simulation de Bercy, une entreprise qui percevait cinq millions d'euros avec la formule précédente percevrait maintenant 15 millions !

Par contre, du côté des caisses de l'État, le manque à gagner est estimé à 2,7 milliards pour les années à venir. Mais c'est bien connu, quand on aime (le patronat) on ne compte pas !

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