Hôpital psychiatrique du Vinatier (Rhône) : Après les déclarations de Sarkozy30/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2039.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital psychiatrique du Vinatier (Rhône) : Après les déclarations de Sarkozy

Quand Sarkozy a annoncé, le 20 août, que le premier " hôpital fermé pour pédophiles " ouvrirait en 2009 sur le site de l'hôpital psychiatrique du Vinatier, cela a été l'étonnement à Lyon et à l'hôpital, où personne n'était prévenu, même pas l'ARH (Agence régionale d'hospitalisation).

Pour apparaître réactif et énergique, Sarkozy avait décidé, et annoncé sa décision, sans prendre la peine de consulter les principaux intéressés, et en particulier les psychiatres des prisons.

Au Vinatier, une UHSA (Unité hospitalière spécialement aménagée) doit ouvrir en 2009 pour accueillir une soixantaine de " patients psychiatriques sous écrou nécessitant des soins qui ne peuvent pas leur être administrés en prison ".

Mais finalement il semblerait que l' " hôpital fermé ", tout en relevant de l'UHSA, serait une unité distincte supplémentaire d'une quarantaine de lits, avec des moyens supplémentaires, qui accueillerait des pédophiles ayant purgé leur peine, qu'on se déciderait à tenter de soigner après qu'ils auront fait des années de prison.

Pour pouvoir le faire plus tôt, il faudrait donner d'autres moyens aux hôpitaux psychiatriques, dont dépendent les infirmiers psychiatriques des prisons, qui travaillent dans des conditions très difficiles, entre autres à cause de leur nombre insuffisant. D'autant plus qu'actuellement, près d'un tiers des détenus présenterait des troubles psychiatriques.

Mais la psychiatrie, comme tout le système hospitalier, a subi des restrictions budgétaires sous tous les gouvernements, de gauche comme de droite, depuis des années. Et les unités particulières, comme les UMD (Unités pour malades difficiles) existant dans quelques villes ne sont pas épargnées. Au Vinatier il n'y a plus que 800 lits, contre 2000 en 1988.

Après l'assassinat à Pau, en décembre 2004, d'une infirmiére et d'une aide-soignante par un malade, le gouvernement avait annoncé le gel de toutes les fermetures de lits en psychiatrie et un milliard d'euros de moyens supplémentaires. Deux ans après, des centaines de lits ont été fermés dans tout le pays et les budgets ont diminué. Comme la dotation de l'État baisse, pour boucler le budget, des postes sont supprimés et des lits fermés : au Vinatier il y a 90 lits en moins et 30 nouvelles suppressions de postes sont encore annoncées. Chaque fois qu'un nouveau service est ouvert, c'est en en fermant d'autres.

Alors, les promesses de moyens supplémentaires laissent sceptique le personnel qui ne voit là, pour l'instant, qu'un effet d'annonce.

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