À la CAF À la Caisse d'Allocations Familiales de Paris, le retard dans le traitement des dossiers et du courrier date du mois d'avril.

La première cause de ce retard est l'envoi de milliers de questionnaires concernant la situation professionnelle et les revenus des familles. Les dossiers sont constitués en partie de déclarations sur l'honneur. Mais la CAF ne s'en contente pas. Il y a ce qu'on appelle le " croisement de fichiers " avec ceux de différentes administrations (CPAM, Assedic, impôts, etc.) et au retour, si les renseignements semblent contradictoires avec ceux de la CAF, des questionnaires supplémentaires sont adressés aux familles... qui s'ajoutent aux dossiers et courriers habituels.

La seconde cause est le manque d'effectifs. En effet, les départs en retraite sont nombreux et une partie seulement des postes est remplacée dans le cadre d'économies budgétaires, la CNAF (Caisse Nationale d'Allocations Familiales) ayant demandé la suppression de 900 postes sur l'ensemble des CAF d'ici 2008. Les embauches se font donc au compte-gouttes. Ainsi douze techniciens actuellement stagiaires ne seront en poste qu'en septembre 2007. La direction en a embauché quatorze autres le 1er juin, qui ne seront dans les services que dans un an.

Les employés de la CAF doivent donc assumer le surcroît de travail, suivre le travail des stagiaires, répondre au téléphone et accueillir le public. Lors d'une réunion où ce problème a été posé, la direction leur annoncé l'embauche de nouveaux stagiaires en septembre prochain, qui deviendraient des techniciens... en septembre 2008.

Elle reconnaît ainsi implicitement le manque d'effectifs. Mais rien ne dit que ces embauches seront suffisantes pour compenser les départs en retraite qui vont s'accroître dans les années qui viennent. Et en attendant que ces techniciens en herbe arrivent sur les postes de travail, le retard n'est pas prêt d'être résorbé.

Correspondant LO

À la CAF du Val-de-Marne

Depuis la mi-juillet, la direction de la CAF du Val-de-Marne a mis en place un plan de résorption du retard, avec heures supplémentaires, au volontariat, tous les samedis. Ce sont au total quelque 200 personnes qui peuvent être concernées et chaque samedi il y a environ 50 volontaires pour les heures supplémentaires.

Il faut dire que la paie de ces employés(es) ne dépasse guère le smic pour les plus jeunes et 1 500 euros net pour ceux et celles qui arrivent en fin de carrière. Pour beaucoup c'est évidemment là un moyen d'arriver à mieux boucler des fins de mois toujours difficiles.

Pour la CAF du Val-de-Marne, cela fait le troisième plan de résorption de retard que nous connaissons en l'espace d'un an. Le précédent qui couvrait la période décembre 2006 et janvier 2007, avait été mis en place parce qu'il y avait un peu plus d'un mois de travail en retard. Le retard était passé à quelques jours après cette opération. Au démarrage du plan actuel, la CAF aurait plus de deux mois de retard. Il n'a donc pas fallu longtemps pour que la situation se dégrade à nouveau. Les raisons d'une telle accumulation de retard, en si peu de temps, sont certainement multiples. Mais il en est une qui est facile à trouver, c'est le manque de personnel !

Dernièrement, la direction a procédé, dans l'urgence à l'embauche de plus de 20 CDD et a mis sur le traitement des dossiers des employés qui sont d'ordinaire rattachés à un travail de contrôle ou d'accueil aux guichets. D'autres personnels, comme des employés de l'Action sociale, sont appelés à suppléer notamment à l'accueil des allocataires. Cela aidera à rattraper le retard, mais au détriment d'autres tâches assurées habituellement par ces employés. Et puis, ce n'est pas toujours évident d'assurer des tâches qui ne relèvent pas de sa qualification. Bien des collègues s'interrogent sur les conséquences que tout cela pourra avoir dans un avenir proche... d'autant plus que la direction désire faire fonctionner ce plan jusqu'en avril 2008. Beaucoup se demandent si la CAF n'est pas plongée dans ce marasme pour une durée indéterminée.

Alors au lieu de chercher des combines pour résorber les retards qui s'accumulent régulièrement, la direction de la CAF ferait mieux de former et d'embaucher en CDI le personnel suffisant.