Le secrétaire d'État à la Fonction publique, André Santini, a multiplié ces derniers jours les déclarations provocatrices vis-à-vis des fonctionnaires, à la veille d'une rencontre avec les syndicats prévue le vendredi 24 août.

Il n'a pas hésité à déclarer qu'il « y a beaucoup trop de fonctionnaires en France » et qu'il n'est pas normal que l'État emploie 24 % de la population active. Et d'ajouter : « Le fait d'avoir plus de fonctionnaires que les autres pays n'est pas un signe de modernité, nous devons avoir moins de fonctionnaires mais mieux payés, mieux affectés et mieux formés. »

Le problème, c'est que d'après les statistiques de l'Insee, organisme officiel pourtant, les chiffres cités par Santini sont... faux. Parmi les 28 millions de travailleurs, 5,2 sont employés par l'État, soit 18,5 %. Et si on ne tient compte que des titulaires à plein temps - donc ce qu'on entend normalement par fonctionnaires - ils ne sont plus que 4 millions, soit... 14,2 % de la population active.

Pour 2008 Santini ne voit pourtant aucun problème à supprimer 22 700 postes de fonctionnaires, et il se veut même rassurant en affirmant y parvenir sans recourir à un plan social, en ne remplaçant qu'un fonctionnaire pour trois départs à la retraite.

En tout cas, s'il croit rassurer quelqu'un en annonçant qu'une baisse d'effectif n'est pas un plan social, les fonctionnaires risquent de ne pas l'entendre de cette oreille. Quant à tous ceux qui font la queue dans les hôpitaux, les postes ou les administrations, il aura bien du mal aussi à les convaincre qu'il y a trop de fonctionnaires.

Alors souhaitons qu'à la rentrée, ce personnage ait la réponse qu'il mérite.