Durant plusieurs jours, près de 600 000 personnes vivant dans la bande de Gaza - soit la moitié environ de la population - ont été privées d'électricité au moins 12 heures par jour. Les autres se sont débrouillées avec des groupes électrogènes et un peu d'électricité provenant d'Égypte. Cela a été la conséquence de l'arrêt de la centrale thermique de Nousseirat, au nord de la bande de Gaza, contrainte, faute d'approvisionnement en gaz, de fermer sa quatrième turbine, après avoir déjà arrêté les trois autres dès le vendredi 17 août.

La société israélienne Dor Alon qui approvisionne la centrale électrique avait décidé de ne rien livrer, faute d'avoir été payée et faute de savoir avec certitude qui allait payer. C'est l'Union européenne qui payait les fournitures de gaz mais elle y avait mis fin temporairement dans l'attente des résultats d'une enquête sur la sécurité à Gaza. Dès cette annonce Dor Alon fermait le robinet et n'hésitait pas à plonger une partie de Gaza dans le noir. Finalement, mercredi 22 août, l'Union européenne devait reprendre son aide financière pour l'approvisionnement en carburant de la centrale électrique.

En fait depuis la victoire électorale du Hamas en janvier 2006, la bande de Gaza est soumise à un blocus financier et économique quasi total dont les conséquences sont dramatiques pour la population. L'Union européenne avait ainsi immédiatement supprimé ses aides avant de les reprendre au compte-gouttes. Quant à Israël, après son retrait de Gaza, il n'a cessé d'y faire des incursions, laissant après chacune de ses interventions des champs de ruines. En juin 2006 l'aviation israélienne avait bombardé la centrale de Nousseirat, dont les capacités de production furent réduites de moitié, et aujourd'hui Gaza dépend d'Israël pour 60 % de ses besoins en électricité.

Pour les gouvernements israéliens et occidentaux, le Hamas n'est qu'une organisation terroriste avec laquelle on ne peut discuter. Et ils n'hésitent pas à sanctionner la population palestinienne au prix fort pour lui faire payer le fait d'avoir voté pour le Hamas. Leur politique a fait de Gaza un camp de concentration, où s'entassent 1 500 000 Palestiniens vivant dans des conditions indignes, privés d'eau, de nourriture et souvent d'électricité.