Bâtiment : Des ouvriers polonais réclament leur dû23/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2038.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bâtiment : Des ouvriers polonais réclament leur dû

Ce sont plus d'une cinquantaine d'ouvriers du bâtiment, venus de Pologne, qui travaillaient sur le chantier de construction d'un complexe touristique à Eyne au pied du mont Canigou dans les Pyrénées-Orientales, et qui se sont retrouvés sans salaire et donc sans ressources loin de chez eux depuis plus de deux mois.

Leur employeur, la Sogebat, une société varoise déjà connue pour des faits similaires et qui oeuvre pour le compte d'un groupe hollandais spécialisé dans l'immobilier de vacances, Pierce&Elliott, ne leur a en effet pas réglé la paye des mois de juin et juillet. L'entreprise n'avait pas non plus respecté la procédure de déclaration ni payé les frais liés à l'introduction de main-d'oeuvre étrangère sur le territoire français, notamment la visite médicale obligatoire. Certains ouvriers avaient un contrat CNE, pourtant réservé aux entreprises de moins de 20 salariés, d'autres n'avaient pas de contrat du tout ! D'ailleurs la préfecture des Pyrénées-Orientales avait dans un premier temps prononcé à leur encontre une demande d'expulsion à 30 jours, alors qu'ils n'avaient pas encore touché leur salaire...

Avec le soutien et la mobilisation du syndicat CGT des Pyrénées-Orientales, ainsi que de la commune concernée, le bruit fait autour de cette nouvelle affaire d'exploitation de travailleurs étrangers devrait permettre le règlement de cette situation.

Ces méthodes de négriers sont monnaie courante dans certains secteurs comme le bâtiment ou l'agriculture saisonnière. Mais on les retrouve aussi dans des « secteurs phares » de l'économie française. Il y a quelques années aux chantiers navals de Saint-Nazaire, propriété alors d'Alstom, des travailleurs indiens et polonais, eux aussi non payés, s'étaient mis en grève pour dénoncer leurs conditions de vie et de travail, particulièrement révoltantes.

Bien souvent, pour diminuer les coûts, des grandes entreprises passent par des sous-traitants, qui eux-mêmes passent par d'autres sous-traitants. Au bout de la chaîne, se trouvent des patrons n'hésitant pas à employer des ouvriers étrangers en les payant au tarif du pays d'origine. Et lorsque les abus sont trop voyants ou que les travailleurs se révoltent, les grandes entreprises ne sont jamais inquiétées. Elles se dédouanent sur les sous-traitants en feignant l'ignorance. Et il faudra continuer à dénoncer et à se mobiliser contre ce genre de pratique.

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