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- Lutte ouvrière n°2037
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Dans les entreprises
France-Telecom Aubagne (Bouches-du-Rhône) : Au sein d'une agence
Chaque fois que la porte de l'agence s'ouvre, un capteur comptabilise les entrées. C'est à partir de ce comptage que les objectifs de vente de l'agence puis des employés sont calculés.
En plus du compteur de flux pour les clients, la caméra espionne les employés, pour prétendument les aider à gommer leurs imperfections, afin de toujours vendre plus et mieux.
En effet, d'après les grands gourous de la vente, il leur manquerait toujours un petit quelque chose, pas assez de « rebond » comme ils disent. Ce fameux « rebond », ce serait la capacité à vendre n'importe quoi à partir de la moindre question d'un client, que cela soit une erreur sur sa facturation ou un renseignement sur l'abonnement.
Le commercial est monté en épingle mais une multitude de tâches sont quotidiennement rajoutées.
Pour une nouvelle installation de téléphone par exemple, il faut fixer une date en liaison avec le service technique, mais à cause du manque de personnel le suivi ne peut matériellement pas se faire. Pour l'usager ce sont alors des heures d'attente infructueuse ; et celui-ci, excédé, se retourne vers le seul interlocuteur qu'il peut saisir, le personnel de l'agence.
En agence aussi des postes ont été supprimés. Auparavant, des employés au fait de toutes les nouveautés tournaient dans les différentes agences afin de mettre en place la présentation du matériel. Avec la suppression de ces postes, c'est aux vendeurs de « décorer » leurs agences.
Les économies faites par France Télécom le sont aussi sur le matériel de base, comme le câble ou les centraux téléphoniques. Cela a des conséquences désastreuses pour les abonnés. Certains abonnés voient leur téléphone coupé pendant plusieurs semaines, certains villages sont isolés pendant des jours.
Autrefois, après un gros orage les lignes étaient rétablies en 48 heures ; maintenant, en raison de la rareté des techniciens, 15 jours est un minimum.
Mais même ceux qui acceptent toutes les lubies des dirigeants de France Télécom, comme de revêtir des gilets orange, ceux qui acceptent de rebondir sur un client en lui vendant un matériel dont il n'a aucun besoin, n'ont droit à aucune reconnaissance. Au contraire !
Résultat, il y a de plus en plus de gens qui craquent, qui dépriment, devant les mutations, les mises au placard, les incertitudes du lendemain.
Ces employés en arrivent à être malades jusqu'à devenir inaptes.