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Brésil : Avec Lula, les riches encore plus riches
Ce n'est pas d'aujourd'hui que le Brésil offre des contrastes violents entre riches et pauvres. Mais ils se sont encore accentués depuis que Lula est arrivé à la présidence début 2003.
Les affaires sont florissantes. Profitant de taux d'intérêts longtemps proches de 18 %, les grandes banques Bradesco, Itau et Banco do Brasil sont les championnes du profit, dépassées seulement par la compagnie pétrolière Petrobras. Chouchoutés par l'État, présentés comme des exemples par Lula, les grands secteurs exportateurs (soja, canne à sucre, viande, minerais) n'ont jamais fait autant de bénéfices. L'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo (l'équivalent du CAC 40) a progressé de 40 % en 2006.
Toute cette richesse revient à la bourgeoisie. Le pays compte 130 000 millionnaires en dollars, plus que l'Inde ou la Russie. Leur fortune est estimée à 573 milliards de dollars, la moitié du produit intérieur brut. Le secteur du luxe explose, avec 32 % de croissance en 2006. Les résidences pour millionnaires se multiplient, avec pistes pour hélicoptères privés, systèmes de sécurité sophistiqués, voitures blindées et gardes du corps. Traditionnelles à Rio et Sao Paulo, elles essaiment maintenant dans toutes les régions de ce pays seize fois grand comme la France.
Lors de sa campagne électorale de 2002, Lula avait promis de s'attaquer à la pauvreté, en distribuant une aide alimentaire à 44 millions de Brésiliens, en créant 10 millions d'emplois, en distribuant des terres à 12 millions de paysans sans terre. Ces promesses, non tenues, il les renouvelait lors de sa campagne de 2006 : « L'adversaire, maintenant, ce sont les injustices sociales ». Ses partisans assurent que la pauvreté reculerait, lentement certes, mais reculerait quand même grâce aux programmes d'assistance aux plus pauvres. On ne voit guère ce recul. Par contre, on peut mesurer la progression fulgurante des profits et des revenus des riches.