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Bâtiments publics : Affaires et bonne affaire
À l'automne 2003, l'État vendait, pour 85 millions d'euros, les 30 000 mètres carrés des anciens bâtiments de l'Imprimerie nationale, dans le 15ème arrondissement de l'ouest parisien, au fonds d'investissement américain Carlyle. En juin dernier, dans l'intention d'y installer une partie du ministère des Affaires étrangères, l'État a racheté les mêmes locaux au même groupe Carlyle, mais cette fois pour 376,5 millions d'euros. C'est donc quatre fois et demie le prix de vente, moins de quatre ans plus tard !
Si le prix des bâtiments a bondi de 400 %, ce n'est pas seulement du fait de la hausse de l'immobilier qui n'a été à Paris, dans la même période, que de 40 % en moyenne. Quant à l'amélioration du bien lui-même, des travaux de rénovation auraient en effet été réalisés, pour un montant estimé à 120 millions. La différence, quelque 171 millions d'euros, est le bénéfice de Carlyle, qui a largement investi ces dernières années dans l'immobilier de bureaux dans le sud-ouest parisien.
Interrogé sur la question, le ministre du Budget a cependant affirmé qu'il s'agissait d'une opération " bénéfique pour les comptes de l'État ", faisant allusion à la possibilité de regrouper plusieurs autres sites dépendant du ministère des Affaires étrangères. En attendant, il est certain que le richissime fonds étatsunien en fait une affaire très profitable.