Pologne : Les infirmières en lutte contre les bas salaires.18/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2033.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pologne : Les infirmières en lutte contre les bas salaires.

Les infirmières polonaises qui campaient dans Varsovie pour protester contre leurs bas salaires viennent de démanteler le " village blanc " composé de leurs tentes, mais ont prévu de reprendre leur action avec une manifestation nationale le 19 septembre.

Depuis plusieurs semaines, le secteur de la santé est touché par des mouvements de protestation, qui ont commencé par les médecins. Ceux-ci demandaient des augmentations de salaire pour les médecins des hôpitaux (qui touchent en moyenne un salaire mensuel de 395 euros) et l'augmentation du budget de la Santé, mais parlaient aussi de privatisation des hôpitaux pour rapporter plus de moyens financiers.

Le mouvement des infirmières a démarré à la suite de celui des médecins, mais il a porté, lui, sur les salaires, et a même rencontré la sympathie de salariés d'autres secteurs.

Ainsi le 19 juin, à la suite d'une manifestation, une délégation d'infirmières a tenté d'être reçue par le Premier ministre Kaczynski. Devant son refus, son secrétariat a été occupé, tandis que les manifestantes restaient sur place. Le lendemain, la police attaquait les infirmières et celles-ci décidaient alors de camper dans le parc à côté du ministère. Des mineurs de fond du syndicat Août 80 ont décidé de venir rejoindre les infirmières pour les soutenir face à la police, se relayant jusqu'à l'arrêt de ce " village blanc ", le 15 juillet.

Les infirmières ont donc campé presque un mois en plein centre-ville, au nombre de 750, agitant toutes les trente minutes des bouteilles en plastique remplies de pièces de monnaie. Leur village de tentes, organisé avec cantine, sanitaires et bien sûr infirmerie, a reçu de nombreuses preuves de soutien d'une grande part de l'opinion publique.

Payées de 1200 à 1500 zlotys (316 à 395 euros), les infirmières réclament 1000 zlotys de plus. Leurs bas salaires - qui sont d'ailleurs similaires à ceux de bien des travailleurs en Pologne - les ont déjà dans le passé amenées à des actions de grève (40 jours en juin 1999), des grèves souvent perçues avec sympathie par la population.

La circulation plus libre des personnes à l'intérieur de l'Union européenne, dont la Pologne est membre depuis 2004, fait qu'un nombre croissant d'infirmières, de médecins, de professionnels de la santé partent travailler dans des pays d'Europe occidentale où ils peuvent toucher un meilleur salaire. Le chiffre de 5 000 professionnels de la santé expatriés chaque année a été cité.

Une des conséquences de l'entrée dans l'Union européenne est que les prix ont tendance à rejoindre ceux du reste de l'Union, c'est-à-dire de monter. Il est d'autant plus urgent que les salaires en fassent autant.

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