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Leur société
Le retour des bidonvilles ?
Les bidonvilles resurgissent. On les voit se développer en particulier dans la région parisienne, sur les talus du boulevard périphérique où les abris en carton et les tentes igloo prolifèrent. Près de la porte de Bagnolet, à l'est de Paris, 200 personnes vivent ainsi sur un site sans aucun équipement sanitaire et même sans point d'eau.
Dans les banlieues populaires, comme en Seine-Saint-Denis par exemple, sur des terrains vagues, des friches industrielles sur lesquelles les promoteurs ne se sont pas - ou pas encore - précipités, on voit aussi se recréer de tels bidonvilles.
Trente ans après que les bidonvilles surgis après la guerre ont été à peu près éradiqués, on revient ainsi peu à peu au point de départ. De plus en plus, les travailleurs pauvres sont dans l'impossibilité de se payer un logement décent, du fait des prix de plus en plus élevés. Cent mille personnes en France n'ont aucun logement et plus de trois millions sont très mal logées, dans des hôtels, des centres d'hébergement, des locaux insalubres dont le public ignore la vétusté, sauf quand un de ces hôtels brûle, comme le Paris-Opéra dont l'incendie fit 25 morts en 2005.
Sarkozy, autrefois ministre du Budget de Balladur, affirma à l'époque son opposition à l'application de l'ordonnance de 1945 autorisant la réquisition de logements vides - on en compte plus de 130 000 à Paris. Son gouvernement, grand pourvoyeur d'avantages pour les riches, n'a rien à offrir à ceux qui non seulement n'ont pas les moyens d'acheter un logement même modeste, mais ne peuvent payer des loyers qui, en particulier dans les grandes villes, ont atteint des sommets invraisemblables.