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- Lutte ouvrière n°2032
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Leur société
Éducation nationale : Surenchère sur le dos de l'école.
Ce fut d'abord l'annonce fin juin, par le ministre de l'Éducation nationale, de 10 000 suppressions de postes en 2008. Puis surgit le chiffre, évoqué cette fois par le ministère de l'Économie et des Finances, de 17 000 emplois supprimés au sein de l'école, d'ici 2008.
Si, de son côté, le cabinet de Xavier Darcos refuse de se prononcer plus précisément, il maintient " l'ordre de grandeur ", car " supprimer entre 10 000 et 17 000 postes, c'est supprimer aux alentours de 1 % des effectifs ", affirme-t-il. Plusieurs milliers d'emplois en plus ou en moins dans les écoles, les collèges et les lycées, c'est donc un détail sans importance pour le ministère qui est censé s'occuper de l'enseignement.
Si le ministre a fait mine de rassurer en affirmant que " là où il y a des élèves et des besoins, il y aura des professeurs en nombre suffisant ", il reste bien décidé à appliquer la politique d'économies budgétaires annoncée par Sarkozy, qui vise à économiser un milliard d'euros sur les emplois de fonctionnaires.
Les familles qui ont des enfants scolarisés et connaissent l'importance de bonnes conditions d'accueil et d'étude ne peuvent que s'inquiéter des annonces ministérielles, qu'elles viennent du ministère de l'Éducation nationale ou de Bercy, et de ce qu'elles entraîneront comme aggravations dans l'enseignement. D'ores et déjà, pour la rentrée de septembre 2007, plus de cinq mille postes sont rayés du budget, sur un total de 20 000 " économisés " en quatre ans. Les nouvelles suppressions signifieront forcément moins d'adultes dans les établissements, moins d'enseignants mais aussi moins de personnels administratifs, moins d'éducateurs pour encadrer, aider, soutenir, calmer, expliquer.
De nouvelles suppressions d'emplois, ce sera des heures d'enseignement en moins, des options supprimées, l'enseignement sportif ou artistique considéré comme " activités " mineures, le travail en petits groupes réduit ou abandonné, les travaux pratiques rendus plus aléatoires. Mais ce sera aussi l'accueil de plus en plus difficile pour les élèves handicapés, privés d'aides-éducateurs censés les accompagner.
Indubitablement, " les élèves et les besoins " sont bien la dernière préoccupation du ministre.