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- Lutte ouvrière n°2031
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Leur société
La ministre et les salariés de plus de 60 ans : Encourager le chômage tout au long de la vie.
" Encourager le travail tout au long de la vie ". C'est sous ce titre que la nouvelle ministre de l'Économie et des Finances, Christine Lagarde, a donné une inteview au Parisien le 2 juillet.
Profitant de l'affaire Guy Roux, empêché par sa fédération de reprendre à 68 ans son activité d'entraîneur au Racing club de Lens, la ministre a expliqué pourquoi elle était immédiatement venue " à son secours " : " Le principe du couperet qui voudrait qu'à 65 ans on s'arrête n'est pas une bonne idée... Le gouvernement va défendre une panoplie de mesures fiscales justement pour encourager le travail tout au long de la vie... Pourquoi ne pas permettre à ceux qui le veulent de travailler plus longtemps ? Pourquoi s'arrêter à 60 ans, voire 65 ans ? Il y a une réflexion à mener dans le cadre de la réforme des retraites prévue en 2008. "
Mais Christine Lagarde, comme Sarkozy, Fillon et tous les gouvernants savent tous le caractère hypocrite, voire provocateur de ce genre de déclarations. Que ceux qui trouvent des satisfactions dans un travail qui ne les a pas usés physiquement n'aient pas envie de décrocher à soixante ou soixante-cinq ans, on le comprend. Mais que les gens qui ont du bien au soleil, et qui ont l'habitude de se faire servir du matin au soir, osent affirmer que les travailleurs qui ont effectué pendant des années des tâches ingrates, pénibles et souvent douloureuses, pourraient bien rester " au travail " jusqu'à 70 ans, est une véritable provocation.
La réforme Fillon de 2003 sur les retraites a été votée. Elle va imposer 41 ans de cotisations à tous pour bénéficier d'une retraite pleine à partir de 2008. Mais une grande partie des salariés de plus de 55 ans arrivent à la retraite déjà licenciés par leur patron, et passent dans une des filières du chômage. Mal payés, ils doivent subir sur leur retraite et à vie les conséquences de ce chômage forcé.
En pratique le seul résultat de la politique de recul de l'âge de la retraite est ainsi de diminuer les pensions et en général les revenus des travailleurs âgés. C'est bien là le but recherché par le patronat qui se plaint de ces " charges " toujours excessives à son goût. Avec Christine Lagarde, il trouvera une fois de plus le gouvernement à son service.