Le directeur du centre Leclerc de Montbéliard, ainsi qu'un chef de rayon, viennent d'être poursuivis pour " séquestration et entrave à la liberté du travail ". Les faits en cause remontent au 30 juin de l'an dernier.

Lors d'une visite conjointe de l'inspection du Travail et de l'Urssaf dans le magasin, la direction avait séquestré près d'une cinquantaine de travailleurs dans un local de stockage. À l'époque, le journal L'Est Républicain avait publié l'interview d'une employée qui racontait : " Un cadre de la société est venu nous chercher dans les rayons. Il nous a demandé de le suivre immédiatement, sans parler. On ne comprenait pas ce qui nous arrivait. Il nous a alors fait entrer dans les vestiaires de la réserve textile puis a fermé la porte à double tour. On est resté là plus de 45 minutes, sans savoir pourquoi. "

Le PDG du magasin, une grosse fortune de Franche-Comté, habitué à fouler allègrement aux pieds les droits sociaux, juge aujourd'hui la procédure " disproportionnée " et considère qu'il s'agit même d'une forme de " harcèlement ". Mais pour ce PDG, ce n'est pas là une première puisqu'il vient d'être condamné par la justice pour un autre délit, la direction ayant empêché à plusieurs reprises qu'un représentant de l'Union locale, puis de l'Union départementale CGT, assiste aux réunions de délégués du personnel comme il en a pourtant le droit. Le tribunal a condamné la direction à 1 000 euros de dommages et intérêts pour la CGT du Doubs et à une astreinte de 5 000 euros par infraction constatée.

Ces 1 000 euros de dommages et intérêts ne représentent sans doute pas grand-chose pour ce patron, habitué à se considérer de droit divin, mais il a pu ainsi apprendre qu'il y a des limites à tout.