Union européenne : À la recherche d'un traité simplifié21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Union européenne : À la recherche d'un traité simplifié

À l'approche du sommet de l'Union européenne des 21 et 22 juin qui devrait théoriquement proposer une solution alternative au fiasco de la Constitution européenne, les rencontres et manoeuvres se sont multipliées.

Les représentants des grands États européens, notamment le nouveau couple franco-allemand, Sarkozy-Merkel, se sont relayés auprès des jumeaux qui dirigent actuellement la Pologne, pour tenter de les faire plier. Cependant les autres États membres étaient appelés, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères, à faire preuve de « sens du compromis ».

Le projet est désormais d'arriver à un traité simplifié, qui remplacerait le traité constitutionnel rejeté par les électeurs français et hollandais en 2005. Ce dernier contenait en particulier de nouvelles règles du jeu institutionnelles, censées répondre à l'élargissement à 27 et plus de la construction européenne, cela incluait notamment la possibilité qu'un plus grand nombre de décisions soient prises à la majorité qualifiée et non plus à l'unanimité comme auparavant, afin d'empêcher que des États opposants puissent bloquer les futurs élargissements de l'Union.

Une majorité des dirigeants européens souhaitent aussi que soit créé un poste de Président et de ministre des Affaires étrangères de l'Union.

Avec ces nouvelles règles du jeu que l'Union espère mettre en oeuvre en 2009, il s'agit d'assurer que, comme dans l'Europe à 6, à 9 ou à 15, les grands États européens, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, garderont le contrôle de l'Union. En effet, les règles envisagées prévoient que les États les plus puissants puissent bloquer ensemble toute orientation opposée à leurs intérêts.

Même si la Grande-Bretagne fait partie de ces quatre États, ses dirigeants ont toujours cherché à tirer le plus de profit possible du marché économique européen tout en rejetant au maximum les contraintes de l'Union. Ils poursuivent dans cette direction. Aussi sont-ils opposés à l'idée d'un ministre des Affaires étrangères de l'Union et ils ne souhaitent pas que le vote à la majorité qualifiée s'étende à trop de domaines.

Quant à la Pologne, elle s'oppose à ce renforcement annoncé du poids des grands États, qui aboutirait à diminuer le sien et celui d'autres pays plus petits. Tout au moins, en menaçant l'Union d'user de son droit de veto contre le traité simplifié, elle voudrait négocier quelque contrepartie à sa reddition.

Voilà les vrais enjeux des discussions autour de la « construction européenne ». Il s'agit d'abord de partage des pouvoirs entre les bourgeoisies de l'Union, et en particulier d'assurer la suprématie des plus puissantes sur celles qui le sont moins. Ce n'est que si ces problèmes sont réglés que ce qu'on appelle l'« idéal européen » reprendra sa marche, voire que l'Union pourra envisager d'intégrer de nouveaux pays comme la Turquie.

Car l'« idéal » en question est d'abord celui des plus grands groupes capitalistes, de leurs profits et des choix qu'ils comptent bien imposer sans trop d'entraves à l'ensemble de la population de l'Union.

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