Fillon, Parisot et le smic : Le minimum c'est encore trop pour les patrons21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fillon, Parisot et le smic : Le minimum c'est encore trop pour les patrons

Le Premier ministre Fillon, tenant une promesse électorale de Sarkozy, a annoncé qu'il ne donnerait pas de « coup de pouce » au smic le 1er juillet. Il est même allé plus loin en affirmant que ce n'était pas au gouvernement de fixer le montant du salaire minimum mais plutôt aux « partenaires sociaux ».

La loi datant de janvier 1970 impose un plancher d'augmentation égal à la moitié de la hausse du pouvoir d'achat du salaire ouvrier calculé par l'Insee et laisse la possibilité au gouvernement d'aller au-delà. C'est alors le « coup de pouce ». Abolir cette loi et laisser les « partenaires sociaux » décider du montant de l'augmentation du salaire minimum, comme le propose Fillon, ce serait en fait laisser le patronat libre d'augmenter ou non les salaires plancher. La référence implicite aux syndicats (les « partenaires sociaux ») n'est là que pour la forme, les confédérations syndicales étant bien incapables d'empêcher, par la seule discussion autour d'une table, un blocage des salaires.

La fin de l'augmentation annuelle obligatoire du smic risquerait donc en fait d'être la fin tout court de l'augmentation du salaire minimum.

Le Premier ministre a aussitôt été approuvé par Parisot, présidente du Medef, l'organisation patronale, qui a déclaré que « le smic doit être déterminé selon des critères économiques » et non « des critères politiques ou de générosité », qui risquent selon elle de « créer des dégâts économiques graves ». Pour la présidente du Medef, un smic qui augmente crée des « dégâts économiques » au contraire, par exemple, de profits qui explosent.

Madame Parisot vit dans un monde où les politiciens achètent des voix avec quelques sous tous les 1er juillet, où la générosité consiste à faire l'aumône, où les « critères économiques » commandent que les profits augmentent et que les salaires diminuent et où le salaire devrait pouvoir se discuter « librement » entre chaque travailleur (guetté par le chômage) et chaque patron (vacciné contre la générosité).

Mais, heureusement, les gens comme elle finissent par « créer des dégâts sociaux graves », une explosion de colère des travailleurs, par exemple.

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