- Accueil
- Lutte ouvrière n°2027
- Rassemblement de protestation devant le tribunal de Bobigny contre les intimidations de Servair
Dans les entreprises
Rassemblement de protestation devant le tribunal de Bobigny contre les intimidations de Servair
À l'appel des organisations syndicales CFDT, CGT, CFTC et SUD Aérien de la plate-forme de Roissy, un rassemblement de 120 personnes a eu lieu mardi 5 juin devant le tribunal de grande instance de Bobigny, accompagné de plusieurs prises de parole.
La CGT Ile-de-France, l'Urif CGT, la fédération des transports CGT et l'union locale CGT de Roissy s'y sont associées. Il s'agissait de dire stop aux intimidations de salariés et de syndicalistes et aux atteintes au droit de grève, aux libertés syndicales, dont les cas se multiplient dans le département. Il s'agissait en particulier de protester contre les méthodes de Servair qui, après avoir été condamné pour le non-respect de la loi sur le travail temporaire, ou face à des grèves contre ses tentatives de réorganiser son activité sur le dos de ses salariés, harcèle des travailleurs et des militants et entame des procédures de licenciements notamment contre un délégué, Manuel Gonçalves.
Servair, par un coup de force, a fait démonter les locaux syndicaux pour les " externaliser " sur les parkings, impunément jusque-là, et recourt à la police contre les grévistes. Ayant porté plainte contre X pour " faux et usage de faux " à la suite de la publication d'une pétition, et payé la caution permettant l'ouverture d'une enquête, l'entreprise est aussi à l'origine de deux gardes à vue et d'une perquisition au domicile de ce militant. Il est maintenant convoqué devant le juge d'instruction pour le 7 juin en vue d'une mise en examen.
Cela n'a pas eu tout à fait l'effet escompté par la direction, car les élections de délégués et de représentants au Comité d'entreprise qui ont eu lieu au lendemain de la seconde garde à vue ont apporté 10 % de voix supplémentaires à la CGT, laquelle détient maintenant la moitié des sièges de délégués du personnel et la moitié de ceux du CE. Et Manuel Gonçalves, pour la première fois dans le collège maîtrise, a été élu au CE... Ce qui s'appelle un désaveu.
Alors que les salariés, lorsqu'ils sont victimes des infractions patronales, ne peuvent guère que s'adresser à un inspecteur du travail ou aux tribunaux de prud'hommes, les patrons eux font intervenir la police et ont les moyens d'utiliser la justice correctionnelle. On ne voit jamais par contre la police faire irruption chez un patron quand il porte atteinte aux droits d'un travailleur. Cela doit être dénoncé et c'est ce qui a été fait.