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Limoges (Haute-Vienne) : Mobilisation contre l'expulsion d'un jeune Guinéen
Vendredi 25 mai, pour la deuxième fois à trois mois d'intervalle, la préfecture de la Haute-Vienne a prononcé un arrêté de reconduite à la frontière concernant un jeune Guinéen sans papiers.
La première fois, en février, grâce à la mobilisation du Réseau éducation sans frontières de Limoges et de celui de Bordeaux, où il était en rétention administrative, Aboubacar Fofana avait pu être libéré, le tribunal administratif de Bordeaux ayant annulé la décision de la préfecture de Limoges. Celle-ci a fait appel, l'affaire n'est toujours pas jugée. Et voilà que, après qu'Aboubacar a été de nouveau arrêté par la PAF (Police de l'Air et des Frontières), la préfecture prononce un nouvel arrêté d'expulsion !
Aboubacar, envoyé encore une fois au centre de rétention de Bordeaux, a été remis en liberté pour vice de forme (défaut d'interprète) par le juge des libertés, toujours grâce à la coordination des RESF de Limoges et Bordeaux. Mais cette fois le tribunal administratif de Bordeaux a entériné l'arrêté de la préfecture de Limoges et Aboubacar, de retour en Haute-Vienne, doit être caché.
Aboubacar est arrivé en France en 2004, à l'âge de 17 ans, dans des conditions extrêmement difficiles. Orphelin, ce qu'il a pu raconter de sa vie en Guinée laisse penser qu'il était un enfant esclave. Il n'a jamais été scolarisé. Pris en charge par des organisations humanitaires, dont le Secours Catholique, il suit des cours d'alphabétisation et tente de retrouver un équilibre, car les conditions de son émigration, l'acharnement dont il est l'objet de la part de la préfecture, l'ont extrêmement fragilisé psychologiquement et physiquement. Le Collectif des sans-papiers de Limoges, le Réseau éducation sans frontières et les organisations humanitaires qui l'aident tentent d'obtenir sa régularisation à titre exceptionnel pour des raisons humanitaires, dossiers médicaux à l'appui. Mais jusqu'à ce jour la préfecture n'a répondu qu'à coup d'arrêtés d'expulsion chaque fois que la PAF (qui a désormais remplacé la police locale pour les rafles à Limoges) l'arrête.
Mais RESF et le Collectif des sans-papiers continuent les actions : un rassemblement a eu lieu le mercredi 30 mai devant la préfecture, un autre le samedi 2 juin place d'Aine et d'autres sont prévus, dont Lutte Ouvrière est bien entendu solidaire.