Les cheminots du triage de Sibelin en banlieue lyonnaise ont décidé, jeudi 24 mai, d'arrêter leur mouvement de grève. Depuis quatorze jours, ils débrayaient tous les jours quatre heures par équipe pour demander l'arrêt des réorganisations, et des augmentations d'effectifs.

Au cours des négociations, mardi 22 et mercredi 23 mai, la direction régionale n'a pas cédé sur les revendications principales, disant que si elle augmentait les effectifs à Sibelin, elle devrait le faire ailleurs et que cela remettrait en cause les grandes réorganisations du Fret prévues à l'automne.

Elle a pourtant bien avoué à sa façon que les problèmes d'effectifs sont réels, puisqu'elle a repoussé en septembre une partie de la réorganisation et la suppression de deux postes d'agents de réserve. Elle s'est engagée à respecter son propre règlement concernant les coups de fil au domicile des travailleurs pour les convoquer et à donner des réponses dix jours avant pour les demandes de jours de congés, et un mois avant pour les congés de fin d'année. Et pour calmer le mécontentement, elle a cédé quelques qualifications.

Pour faire vraiment reculer la direction il aurait probablement fallu au moins arrêter complètement le travail et tenter de s'adresser à l'ensemble des cheminots pour étendre la grève. Même si le recul de la direction n'a été que partiel, cette réaction, dans une période d'offensive contre les salariés, a montré qu'il y a une accumulation de la colère et que tout ne passe pas.