La proposition de Sarkozy de ne pas réembaucher un fonctionnaire sur deux dans le secteur public fait des émules... dans le secteur privé.

Une enquête annuelle sur la démographie des entreprises vient d'être publiée par le cabinet Cegos. Selon elle, si deux tiers des directeurs des ressources humaines (DRH), les ex-chefs du personnel, souhaitent toujours compenser les départs en retraite des salariés issus du baby-boom de l'après-guerre, il s'en trouve désormais un quart qui comptent en profiter pour diminuer encore les effectifs des entreprises dont ils ont la charge, en s'inspirant des propositions de Sarkozy pour la fonction publique. Dans les secteurs de la banque et de l'assurance, la proportion grimpe même à 32 %.

Plus généralement, les DRH des grandes entreprises sont les plus tentés par cette politique de suppressions de postes. Le tiers des coupes envisagées concerneraient les ouvriers et les employés.

Quant au remplacement des partants, trois quarts des DRH entendent le faire par recrutement interne, quitte à externaliser certaines de leurs activités. Enfin, beaucoup de DRH envisageraient désormais de se tourner vers des " seniors " de plus de 50 ans.

Comme le souligne le quotidien patronal Les Echos qui publie cette information, voilà qui va compliquer " la mission du gouvernement, qui espère le taux de chômage à 5 % avant la fin du quinquennat, en permettant notamment aux jeunes d'occuper les postes abandonnés par les plus âgés ". On ne saurait mieux dire.

Quoi qu'il en soit, n'en doutons pas, le gouvernement Sarkozy-Fillon, comme d'autres avant lui, en passera par là où le patronat entend aller. Et les chômeurs continueront de désespérer.