Pour mieux comprendre " Mai 67 ", il faut aussi savoir qu'en mars de la même année à Basse-Terre, dans l'autre partie de l'île, la population avait protesté contre l'attitude d'un raciste notoire du nom de Srnsky.

Le 20 mars, ce dernier, dirigeant du magasin de chaussures " Sans pareil ", avait lâché son chien sur un ferreur de souliers handicapé dont la présence devant son magasin l'agaçait déjà depuis un certain temps. Celui-ci, qui s'appelait Balzinc et vit toujours, a témoigné une nouvelle fois récemment. Furieux de l'attitude de Srnsky, des jeunes s'en prirent à lui, puis attirèrent la population. Le magasin du raciste fut mis à sac, brûlé, sa voiture jetée dans le port. Srnsky ne dut son salut qu'à une fuite précipitée et à sa disparition définitive du pays. Pendant près de trois jours la population en colère affronta à coups de pierres les forces de police. Ces dernières ne firent pas usage alors de leurs armes à feu.

Quelques jours après, une bombe explosa devant l'autre magasin de Srnsky à Pointe-à-Pitre.

Les manifestations et la répression sanglante qui se produisirent en mai 1967 à Pointe-à-Pitre se plaçaient donc dans le contexte d'un climat social déjà lourd.