Législatives : Un programme pour les travailleurs01/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2026.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Législatives : Un programme pour les travailleurs

Le 10 juin, les électeurs sont invités à élire de nouveaux députés. Et comme ce scrutin a lieu dans la foulée de l'élection présidentielle, la droite est quasiment assurée de l'emporter. Sarkozy disposera d'une majorité parlementaire qui votera tout ce qu'il lui demandera de voter.

Le Parti Socialiste prétend qu'il faudrait élire le maximum de ses candidats pour créer un contre-pouvoir à l'UMP. Mais il est aussi mensonger que ridicule de prétendre qu'en votant largement socialiste on peut contrebalancer le pouvoir de Sarkozy. La présence de quelques députés du PS de plus dans la future Chambre ne changerait rien. La Constitution est rédigée de telle façon qu'une minorité parlementaire, même nombreuse, ne pourrait rien changer à la politique du gouvernement.

L'avenir du monde du travail n'est pas au fond des urnes, car les bulletins de vote ne peuvent rien changer de fondamental. L'avenir des travailleurs est entre leurs mains. Ce sont eux qui font marcher toute l'économie, les usines, les entreprises, les banques. Ce sont encore eux qui dégagent, par leur production, ces profits qui ensuite alimentent les circuits financiers et la spéculation qui est à la base de la sarabande du CAC 40.

Mais ceux qui font marcher l'économie, la production, la pompe à profit, ont aussi le pouvoir de les arrêter. Ils ont aussi le pouvoir de menacer la classe capitaliste là où elle est la plus sensible, du côté des coffres-forts.

Alors, Sarkozy ou pas, les travailleurs ont la force sociale d'arrêter le cours actuel des choses et d'imposer des changements véritables pour les classes populaires. Et ils ont intérêt à mettre en avant, à ce moment-là, les objectifs qui pourront réellement changer le rapport de force entre le patronat et les travailleurs.

Pour arrêter la montée de la pauvreté, il est indispensable de mettre fin au chômage de masse et à ce demi-chômage qu'est la précarité. Il est indispensable que tout un chacun dispose d'un logement convenable.

Il n'y a pas d'autre moyen de répondre à ces exigences qu'en affectant à la création d'emplois utiles dans les hôpitaux, à l'Éducation nationale, à la construction de logements sociaux, les sommes actuellement versées à fonds perdus au patronat sous forme d'aides et de subventions.

Et il n'y a pas d'autre moyen de financer tout cela qu'imposer davantage les bénéfices des entreprises capitalistes, ainsi que les revenus les plus élevés, en obligeant la classe riche à abandonner une partie de ses privilèges pour arrêter l'appauvrissement général.

Mais pour imposer une telle politique, il faut changer le rapport des forces entre le monde du travail et celui des possédants. Et il faut abolir le secret commercial et le secret bancaire. C'est une condition indispensable pour que les travailleurs d'une entreprise ou ses usagers puissent porter à la connaissance du public tous les choix de l'entreprise, et en particulier ceux qui sont néfastes pour la collectivité.

Utopie que tout cela ? Pas plus que d'attendre, d'élection en élection, un changement qui ne vient jamais !

C'est au nom de ces idées que Lutte Ouvrière présente des candidats dans ces élections législatives à venir, pour que le monde du travail puisse dire à ce gouvernement réactionnaire qu'il ne se sent pas engagé par le scrutin qui a prolongé sa présence à la tête du pays, et qu'il se battra contre toutes les mesures réactionnaires de ce gouvernement, qu'elles portent encore sur les retraites du privé comme sur celles de la fonction publique, qu'elles concernent le droit de grève ou le remplacement du contrat à durée indéterminée par une nouvelle mouture du " contrat nouvelles embauches " que médite Sarkozy.

Les votes en faveur des candidats de Lutte Ouvrière ne changeront pas la majorité du Parlement qui soutiendra ce gouvernement. Mais ils montreront qu'une fraction de la classe ouvrière est prête à s'opposer par la lutte, voire par des grèves, à tous les mauvais coups du gouvernement.

Le 10 juin, votez Lutte Ouvrière.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 28 mai

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