Le 10 mai au soir, une cinquantaine d'enseignants du lycée Geoffroy-Saint-Hilaire, à Étampes, ont occupé leur lycée, et une partie y a passé la nuit.

Cette action avait été décidée en assemblée générale, après les journées de grève de ce printemps et le boycott du Conseil d'administration par les élus enseignants. Nous voulions ainsi protester contre la diminution des moyens consacrés à l'éducation. Au lycée, en cinq ans, pour deux élèves en moins, il y a eu l'équivalent de neuf postes et demi supprimés.

Il devient difficile d'enseigner, d'encadrer et d'accueillir les élèves dans de bonnes conditions, avec des classes de plus en plus surchargées (jusqu'à 35 élèves en seconde). Dans les sections professionnelles, les classes ne seront plus dédoublées dans certaines matières : fini le travail en groupe, qui est souvent la seule façon de travailler efficacement. Des élèves pourront à l'avenir avoir par exemple deux professeurs de français, pendant que d'autres professeurs pourront enseigner deux matières différentes ! Des options, des heures de préparation de travaux pratiques vont être également supprimées.

La " réforme " de l'Éducation, qui vise à établir des critères de performance et à attribuer une partie des moyens en fonction de celle-ci, avait choqué bon nombre d'entre nous. Alors qu'au contraire, ce sont les établissements des quartiers défavorisés, qui comptent le plus d'élèves en difficulté, qui auraient le plus besoin de moyens !