Xavier Darcos, le ministre de l'Éducation, avant de rencontrer les syndicats enseignants mardi 22 mai, s'est dit conscient d'avoir affaire à un corps enseignant " rétif, nerveux, sensible ". Ils sont en effet certainement rétifs, suite à la mesure prise par son prédécesseur.

Le décret de Robien, en allongeant de une à trois heures le temps de travail de plusieurs dizaines de milliers d'enseignants et en donnant la possibilité aux chefs d'établissement de les contraindre à enseigner deux matières, permettrait de supprimer 3 058 postes à la rentrée prochaine. Et les enseignants sont tout autant " rétifs " à la suppression, pour la rentrée 2007, de cinq mille postes sur un total de vingt mille qui seront ainsi économisés en quatre ans.

Mais ceux qui prétendent que Darcos se moque de l'éducation des jeunes des quartiers et des cités populaires en difficulté sont de mauvaises langues. Il ne manque en effet pas d'idées, avec, par exemple, le retour du vouvoiement des élèves à l'école en faveur duquel il s'était prononcé lorsqu'il était ministre délégué à l'Enseignement scolaire.

Ce genre de mesure a un double avantage : elle flatte les préjugés réactionnaires, et surtout elle ne coûte rien. On attend avec impatience qu'il propose le rétablissement du bonnet d'âne !