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- Lutte ouvrière n°2025
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Leur société
Collège Alain-Fournier - Paris 11e : Contre l'expulsion d'un père de famille
Au collège Alain-Fournier de Paris (11e arrondissement), depuis juin dernier, plusieurs familles d'élèves sans papiers sont soutenues et suivies dans leurs démarches par des membres du personnel et des parents d'élèves du Réseau éducation sans frontières (RESF). Plusieurs familles ont été régularisées mais, comme partout, d'autres ont été arbitrairement déboutées.
Lundi 14 mai, l'émotion a été vive lorsque l'on a appris que le père d'un élève de 5e, d'origine colombienne, avait été arrêté. Etant déjà sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière, il risquait d'être rapidement expulsé. Puis nous apprenions qu'il devait comparaître le vendredi même au tribunal administratif de Melun. La grève a donc été décidée ce jour-là pour l'y accompagner.
Dans ce collège où se côtoient beaucoup d'élèves d'origines très diverses, c'est la première fois qu'un parent est menacé d'une expulsion. Une partie des collégiens ont voulu exprimer eux aussi leur indignation : le vendredi matin, dès 7 h 45, l'entrée du collège était bloquée par un empilement de poubelles, et la majorité des élèves refusait d'entrer.
Entre cent cinquante et deux cents élèves ont ainsi manifesté sur le trottoir pendant deux heures et demie, dans une ambiance bon enfant et sans autre dégât que deux poubelles renversées. Leur propre pétition a recueilli plusieurs centaines de signatures d'élèves, ainsi que celles de nombreux passants.
Le personnel gréviste et les parents d'élèves venus en soutien avaient rendez-vous à 9 heures au collège, et sont restés dehors aux côtés des élèves. Ceux-ci ne sont rentrés chez eux que lorsque les enseignants grévistes ont annoncé qu'ils partaient au tribunal à plus d'une vingtaine. Ils ont rempli la petite salle. La juge a finalement annulé l'arrêté d'expulsion concernant le père de l'élève.
Devant le collège, en fin de journée, l'ambiance était donc joyeuse. Bien sûr, la famille n'est toujours pas régularisée et un seul, sur quatre sans-papiers qui comparaissaient, a eu gain de cause à cette séance du tribunal. Mais c'est la preuve que notre mobilisation était nécessaire, et tous l'ont compris ainsi. Enfin, les élèves ont vu que la mobilisation collective peut payer : un enseignement que l'école dispense trop rarement !