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Leur société
La matraque judiciaire
À la suite des manifestations anti-Sarkozy au soir du second tour le 6 mai, les condamnations commencent à pleuvoir très lourdement sur les personnes interpellées.
Utilisant la procédure de " comparution immédiate ", qui permet de juger un prévenu 48 heures après son arrestation, les tribunaux ont distribué des peines de plusieurs mois de prison ferme à des dizaines de manifestants.
À Rennes, deux jeunes ont écopé de deux et trois mois ferme. À Lyon, quatre personnes jugées pour violence et dégradations ont " pris ", pour deux d'entre elles, six et trois mois ferme, les deux autres étant condamnées à 120 heures de travaux d'intérêt général. À Charleville-Mézières, deux manifestants ont été condamnés à six et quatre mois de prison ferme pour " outrage à policiers " et jets de pierre. À Paris pour le même motif, deux jeunes ont eu quatre mois de prison ferme. À Bordeaux avec des condamnations de quatre à six mois ferme, les juges sont même allés au-delà des peines demandées par le ministère public. À Béziers, un jeune a pris quatre mois ferme pour avoir... mis le feu à des poubelles. Et la liste risque encore de s'allonger car il y a eu 592 interpellations dans la nuit du dimanche 6 mai et encore 160 le lendemain soir.
Les juges frappent dur, soutenus bien sûr par le ministre de l'Intérieur, Baroin, qui a dénoncé une " situation peu acceptable " et a apporté son soutien à ses CRS dont il a loué le " professionnalisme ", démentant même toute violence policière.
Le 6 mai, au soir de sa victoire, Sarkozy appelait à " réhabiliter l'autorité ". Policiers et juges n'ont même pas besoin de ses consignes pour manier le bâton.