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- Lutte ouvrière n°2023
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Dans les entreprises
Toyota - Onnaing près de Valenciennes (Nord) : Numéro 1 de l'exploitation ?
Chez Toyota à Onnaing, près de Valenciennes, la direction nous fait travailler plus en intensifiant le travail sur chaînes. Les actionnaires du groupe Toyota sont bien les seuls à empocher le bénéfice de notre travail.
Le groupe était déjà numéro 1 des profits dans l'industrie automobile, il vient de décrocher cette année la première place en termes de production et de ventes, passant devant General Motors. Et pour la cinquième année consécutive, Toyota devrait annoncer un bénéfice net après impôts en hausse : de 13 %, à 9,5 milliards d'euros, un record. Rapporté aux 286 000 salariés du groupe, cela représente un profit annuel de 33 000 euros par travailleur !
Pour obtenir de tels résultats, Toyota cherche en permanence à accroître la productivité au détriment des emplois et des conditions de travail.
Dernièrement, Toyota a annoncé la réorganisation de ses usines en Europe pour réduire les coûts de production. Sur le site d'Onnaing, cela se traduira par la fermeture de l'atelier Moteurs et la suppression de 187 postes. Les embauchés seront reclassés dans l'usine, mais c'est autant de postes d'intérimaires et de CDD qui ne seront plus proposés.
Mais c'est au quotidien aussi que Toyota cherche à tirer plus de profit de notre travail. Depuis avril, la production a été réorganisée dans l'usine : nous travaillons désormais sur un rythme de soixante-quatre secondes, au lieu de soixante, mais les postes ont été alourdis par de nouvelles opérations qu'il faudrait au moins huit ou dix secondes de plus pour effectuer. Grâce à cette réorganisation, Toyota compte produire presque autant de voitures mais en faisant l'économie de deux ou trois postes de travail par ligne de travail (chacune compte en général une vingtaine de postes). Il faut courir en permanence, bien plus encore qu'auparavant, et ceux qui ont maintenant plus de trente ans expriment de plus en plus leur difficulté à tenir avec de tels rythmes. Par de nombreux licenciements et diverses pressions, la direction s'arrange donc pour faire partir les moins jeunes et maintenir un âge moyen faible : 28 ans en 2001, 30 ans en 2007. On peut dire que Toyota s'est fait un allié du chômage local à 14 % !
On travaille plus, mais on touche moins car, malgré les bénéfices faramineux du groupe, nous avons vu cette année la prime d'intéressement dégringoler à 500 euros par trimestre, alors qu'elle atteignait 750 euros il y a un an !
Les causes de mécontentement s'accumulent et les discussions au sujet de la charge de travail se multiplient dans les ateliers... avec l'idée qu'il faudra se mobiliser tous ensemble pour faire reculer Toyota.