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Dans les entreprises
FNAC : La grève à Tours
À Tours, les salariés de la FNAC, un peu plus de cent personnes, ont largement participé à la journée d'action nationale initiée par les syndicats le vendredi 4 mai.
Déjà bien mobilisés les 12 et 13 avril derniers, les employés du magasin tourangeau ont fait grève cette fois-ci à 90 %, en particulier ceux en CDI, presque dans leur totalité.
Les raisons du mouvement sont multiples : d'abord contre les licenciements, prévus ici au nombre de six, dans le cadre d'un projet de la direction nationale qui veut se débarrasser de plusieurs centaines d'emplois administratifs en sous-traitant certaines activités, la comptabilité et la réalisation des feuilles de paie.
La FNAC fait des économies mesquines : le matériel nécessaire pour le travail quotidien des employés est rationné. Même les stylos sont délivrés au compte-gouttes, et il deviendrait presque nécessaire d'amener son propre matériel de chez soi pour être sûr de disposer de quoi écrire. La direction appelle cela " avoir une comptabilité vertueuse ". À ce compte-là, il vaut mieux ne pas être vertueux.
Les fournisseurs et les entreprises auxquelles la sécurité ou le ménage sont confiés subissent aussi les contraintes des coûts réduits qui leur sont imposés... faibles coûts qui sont évidemment répercutés en pressions sur les ouvriers et en bas salaires.
Toujours pour faire baisser les coûts, la direction a fait diminuer le temps de travail des employés du ménage : une femme de ménage doit maintenant faire en 1 h 45 ce qu'elle faisait en 2 heures, et l'entretien des sanitaires est fait moins souvent.
La question des salaires est aussi au coeur des revendications : beaucoup perçoivent à peine 1 000 euros net et les négociations salariales n'ont cette année abouti à aucune augmentation collective. La revendication d'une augmentation générale de 250 euros a été votée en assemblée générale dès le début du mouvement.
Quant à la participation aux bénéfices et à l'intéressement, on sait à la FNAC qu'il vaut mieux ne pas compter là-dessus, car ces primes ont été revues nettement à la baisse (-54 % cette année). En même temps le chiffre d'affaires et la rentabilité n'ont cessé d'augmenter.
Et lors de la journée de grève, tout cela a été largement discuté avec les passants, dans les allées de la galerie marchande, où beaucoup de grévistes étaient présents pour faire connaître leur lutte.