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Dans les entreprises
Airbus : La grève continue à Saint-Nazaire
Suite au mouvement entamé le vendredi 27 avril, les travailleurs en grève des usines de Saint-Nazaire et Montoir-de-Bretagne se sont retrouvés tous les matins en assemblée générale. Plus d'un millier de personnes participent à ces AG dirigées par le porte-parole de la coordination, qui rend compte aux grévistes et qui donne la parole aux organisations syndicales.
La plate-forme revendicative exige le retrait du plan Power 8, la reconduction des primes au niveau de 2006, l'embauche des intérimaires et que les départs en retraite soient remplacés à raison d'une embauche pour un départ.
Sur la base de cette plate-forme, la grève reconductible a été proposée par la coordination et votée à la quasi-unanimité des présents. FO et la CFDT ne s'y sont pas opposées, même si elles ont évoqué la nécessité de ménager ses forces pour pouvoir tenir dans la durée. Il en a été de même à l'AG de jeudi 3 mai.
Vendredi 4 mai, un compte rendu des négociations qui se sont tenues à Toulouse a été fait par un syndicaliste qui y avait participé la veille. Les résultats étaient déjà connus par les grévistes et jugés très insuffisants. Le représentant de la Coordination a alors proposé de poursuivre la grève jusqu'après le pont du 8 mai en disant : " Il faut mettre à profit le week-end pour laisser réfléchir ceux qui ne sont pas encore en grève, comme à Toulouse, et leur donner la possibilité de nous rejoindre. " Il s'est aussi opposé aux débrayages tournants comme forme de lutte à opposer à la grève reconductible et il a demandé à ceux qui y étaient favorables de lever la main. Une dizaine se sont prononcés en faveur de ce type d'action. Le responsable FO (majoritaire sur l'entreprise) est alors intervenu au nom de FO, de la CFTC et de la CGC pour dire que la direction n'accepterait de continuer la discussion que dans un climat apaisé et qu'il fallait donc reprendre le travail. Il a aussi laissé entendre que la continuation de la grève mettrait l'entreprise en péril. C'est peu dire que son intervention n'a pas été appréciée.
Le responsable de la CFDT, lui, a dit qu'il fallait qu'il consulte ses militants, " puisque c'est eux qui paient les cotisations ". La consultation était prévue... pour le jeudi suivant ! Enfin, le responsable de la CGT ne s'est pas prononcé contre la grève : " C'est vous qui décidez. "
À la quasi-unanimité, l'assemblée générale a donc décidé la reconduction du mouvement jusqu'au lendemain du 8 mai. Une vingtaine de mains seulement se sont levées pour se prononcer contre la grève. La moitié de ces votants hostiles à la grève venait du terre-plein qui sert de tribune et où étaient regroupés les dirigeants syndicaux hostiles au mouvement.
Les grévistes se sont alors donné rendez-vous pour le 9 mai au matin, même si les plus déterminés ont décidé de venir faire un pique-nique le lundi, pendant le pont, " par principe " !