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Dans le monde
Union européenne : Libre circulation... entre les barbelés
Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne ont approuvé la création d'une force d'intervention rapide composée de 450 gardes-frontières. L'agence de surveillance européenne des frontières de l'Union européenne Frontex a obtenu des moyens supplémentaires : elle pourra compter sur 116 navires, 27 hélicoptères et 21 avions mis à sa disposition par les États membres.
Comme toujours dans cette société capitaliste, les mesures les plus rétrogrades sont prises dans des buts soi-disant humanitaires. Ne manquant pas à cette tradition de cynisme et d'hypocrisie, le général Ilkka Laitinen, directeur de Frontex, a justifié le renforcement des mesures de contrôle aux frontières de l'Union européenne par la nécessité de sauver la vie d'immigrés clandestins. " Plus d'un millier de vies humaines " auraient ainsi été sauvées grâce aux polices des frontières qui arrêtent les immigrés au large de Tanger ou de l'île de Lampedusa, entre la Sicile et la Tunisie.
Ces mesures prises par les autorités européennes n'ont bien entendu pour but que d'empêcher les pauvres de venir tenter leur chance en Europe. Les régions riches de la planète s'entourent ainsi de plus en plus de barbelés pour empêcher que déferle chez elles " toute la misère du monde " comme le clamait en France cet ancien Premier ministre se disant socialiste.
Cette force d'intervention flanquée de navires, d'avions, et de radars vient renforcer les barbelés déjà existants. Les barbelés " légaux ", comme les refus de visas pour ceux qui viennent des pays pauvres, les quotas, les rapatriements forcés, les rafles brutales, mais aussi les barbelés matériels, comme ceux qui entourent les enclaves espagnoles au Maroc.
La Méditerranée, qui durant des siècles a joué le rôle de lien entre les hommes, se transforme en espace infranchissable pour les pauvres du continent africain et du Moyen-Orient. De même, à l'est de l'Europe, des pays unis par la même histoire sont désormais séparés. C'est le cas de la Moldavie et de la Roumanie, séparées par une frontière qui coupe, désormais au sein même d'un peuple, des membres d'une même famille.
En fait, c'est la dégradation de la situation de millions d'êtres humains dans les parties sous-développées de la planète qui alimente des courants migratoires comme l'humanité n'en a jamais connu. Et nulle barrière n'arrêtera ces flots de migrants, de pauvres poussés par la misère, par la faim, quand ce n'est pas par la menace armée.
Les travailleurs des pays les plus riches de l'Union européenne n'ont pas à approuver de telles mesures de renforcement des frontières. La menace ne vient pas des travailleurs migrants, mais du système capitaliste lui-même qui engendre toute cette misère.