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Leur société
Sans-papiers : La solidarité n'est pas un délit
Vendredi 20 avril, Florimond Guimard, instituteur, militant syndical et du Réseau éducation sans frontières, a été convoqué devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. Il est inculpé de " violence volontaire en réunion " et risque jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
À deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, le juge a cependant décidé de reporter le procès au 22 octobre " pour la sérénité des débats ". Sans doute a-t-il tenu compte aussi des 2 000 personnes qui manifestaient devant le tribunal et dans les rues d'Aix-en-Provence. Des enseignants, des parents d'élèves, des responsables syndicaux et politiques et des associations de soutien aux sans-papiers étaient venus marquer leur solidarité et réclamer l'arrêt de toutes les poursuites aux cris de : " Régularisez tous les sans-papiers ! Relaxez Florimond ! "
Avec ce procès, il est reproché à Florimond de s'être opposé, le 11 novembre 2006, sur l'aéroport de Marignane, à l'embarquement de force d'un père algérien sans papiers et de ses deux enfants scolarisés à Marseille. Florimond Guimard est inculpé pour avoir suivi avec sa voiture le fourgon des policiers, puis, lors de la manifestation, d'après l'un d'eux, pour lui avoir tordu le pouce, entraînant un arrêt de travail d'une journée ! Cette manifestation, qui a empêché l'expulsion, rassemblait plusieurs centaines de personnes, dont des passagers, et 248 d'entre elles ont attesté de leur présence et confirmé leur opposition à l'expulsion.
Après la garde à vue de la directrice de l'école maternelle de la rue Rampal dans le XIX e arrondissement de Paris, qui s'opposait elle aussi à l'arrestation d'un parent sans papiers, cette nouvelle poursuite judiciaire montre la volonté du pouvoir d'essayer d'intimider ceux qui expriment leur solidarité aux sans-papiers. D'autres procès sont en cours, dont l'un doit avoir lieu à Lyon le 7 mai prochain contre un élu du PCF.
Face à ces menaces de condamnations pour l'exemple, la solidarité avec les inculpés s'impose pour réclamer leur relaxe.