La Poste est régulièrement condamnée pour avoir employé abusivement des travailleurs en contrat à durée déterminée (CDD). Il ne s'agit pas d'abus exceptionnels, mais bien du fonctionnement habituel de bien des bureaux de poste, comme le décrit ce témoignage adressé à Arlette Laguiller.

" Depuis deux ans je suis employée en CDD par La Poste en Seine-Saint-Denis, et ce sous de multiples contrats et dans plusieurs bureaux du département.

Cette situation précaire permet à la direction de multiples pressions. Elle laisse miroiter l'obtention d'un CDI, à condition de réaliser un chiffre d'affaires suffisant. Elle pousse ainsi les CDD à vendre le maximum de produits de La Poste, afin d'obtenir en bout de course le CDI tant promis. Au fil du temps, on constate que cette"carotte" n'est qu'un leurre. On nous promet un CDI pour une date donnée, mais la promesse n'est jamais tenue.

La direction essaie d'ailleurs de mener en bateau l'ensemble du personnel avec la même méthode. Des promesses de monter en grade, de mutations, d'augmentations sont faites au personnel afin que celui-ci accepte n'importe quoi sans rechigner. Elles ne sont jamais suivies d'effet. Les droits des salariés sont complètement bafoués : les postiers sont poussés à dépasser leurs horaires légaux à cause du manque d'effectifs, les congés payés ne sont pas accordés... Ainsi, au bureau d'Epinay principal, il n'y a pas assez de personnel, ce qui fait que les queues au guichet s'allongent souvent au-delà d'une heure. Bien sûr, les usagers sont énervés, ce qui crée des tensions, et parfois des insultes. Les guichetiers sont stressés et cela peut aller jusqu'à la dépression. Dans ce contexte, la direction a essayé il y a un an de supprimer trois postes de travail. Une grève de deux jours l'a contrainte à reculer un peu et à n'en supprimer qu'un.

À La Poste, les employés sont considérés comme des esclaves au service de l'État. "