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- Lutte ouvrière n°2019
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Dans le monde
Maroc : Manifestations et grèves contre la vie chère et les attaques du gouvernement.
Depuis plusieurs mois, les protestations de la population contre la vie chère se font régulièrement entendre dans de nombreuses villes du Maroc. À cela est venu s'ajouter, début avril, un mouvement de mécontentement des travailleurs du transport et des employés de la Fonction publique.
Parti de Rabat en septembre dernier d'une manifestation contre la hausse du tarif des transports en commun, le mouvement de protestation contre la cherté de la vie, et en particulier contre les hausses de l'eau potable et de l'électricité, s'est fait entendre dans de nombreuses villes du pays, comme Khénifra, Khémisset, Casablanca et dans des localités plus petites.
Près de 70 " coordinations contre la vie chère " mobilisent chaque semaine ou même chaque mois, au moment de payer les factures, des dizaines, des centaines, et parfois - lors de journées de rassemblement - des milliers de gens modestes, dont beaucoup de femmes, directement confrontées au casse-tête de la fin de mois. Les manifestations, les sit-in, se déroulent devant les locaux de l'ONEP (Office national de l'eau potable), des entreprises concessionnaires Lydec ou Redal, ou, à défaut, devant les sièges des autorités administratives. Commment, en effet, faire face à une facture d'eau et électricité de 1 200 dirhams quand on gagne, comme beaucoup de travailleurs, autour de 600 dirhams (moins de 60 euros) ?
D'autres mouvements se sont déroulés, dans le secteur des transports, à la suite de l'annonce par le gouvernement d'un durcissement du code de la route qui se traduirait par d'énormes amendes et des peines de prison. À la différence des organisations patronales de transporteurs, désireuses de négocier des aménagements avec le ministère des Transports, l'Union syndicale du transport routier, affiliée au syndicat ouvrier UMT, a appelé les 3 et 4 avril derniers à un mouvement de grève concernant particulièrement les chauffeurs de cars, de camions et de petits taxis. Ce sont les travailleurs du secteur qui feraient les frais du nouveau code, alors que, dans leurs conditions de travail, ils sont déjà pénalisés par l'état des infrastructures routières. Et leur mouvement, qui s'est poursuivi plusieurs jours, a démontré leur refus de cette situation, tandis que des salariés des installations portuaires, des chemins de fer et du transport aérien étaient à leur tour appelés à des mouvements de grève.
Alors que des répercussions se faisaient sentir sur l'approvisionnement des stations service et des magasins d'alimentation, ce sont les employés des collectivités locales et de la fonction publique qui à leur tour ont fait grève souvent nombreux, pour revendiquer, entre autres, une augmentation des salaires et des retraites, et exiger le respect des droits syndicaux.