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- Lutte ouvrière n°2016
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Dans les entreprises
Renault - Le Mans (Sarthe) : Contre la flexibilité, les travailleurs n'ont pas dit leur dernier mot
Vendredi 16 mars, malgré deux semaines de débrayages, la direction de l'usine Renault du Mans a réussi à faire signer un accord de flexibilité aux syndicats CGC, CFDT et FO.
Ce plan de flexibilité consiste pour l'essentiel en six samedis obligatoires et non payés sur l'année pour les équipes en 2X8 ; quatre nuits supplémentaires et un allongement de 26 minutes de la séance de travail pour l'équipe de nuit ; un allongement d'une heure par jour pendant quatre mois pour les travailleurs en horaire normal. Le tout devrait servir à cumuler des journées dans le capital-temps collectif, pour permettre à la direction de nous renvoyer chez nous en période de basse activité.
Seule la CGT s'était prononcée contre ce plan dès le début. La CGC et la CFDT étaient pour. Une bonne partie des délégués CFDT ayant déchiré leur carte suite à ce positionnement, ce syndicat a fini par dire qu'il ne signerait pas l'accord... pour finalement le signer.
Plusieurs centaines de travailleurs ont participé aux différents débrayages. Ils l'ont encore fait dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 mars. L'équipe de nuit débrayait alors fortement et bloquait les différentes portes de l'usine. À partir de 5 heures, l'équipe du matin arrivait et une partie se mettait en grève et rejoignait les piquets. L'équipe du soir débrayait à son tour en arrivant à l'usine. Nous nous sommes ainsi relayés devant les feux de palettes jusqu'au lendemain, vendredi.
Lorsque, à 17 heures, les grévistes apprirent la signature de l'accord, il y eut un peu d'amertume et de déception, mais le renoncement n'était pas de mise. Car si la direction a eu ce qu'elle voulait, des signatures au bas de son accord, il lui reste encore à pouvoir l'appliquer.