Alcatel-Lucent : Une manifestation européenne22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Lucent : Une manifestation européenne

Plus de 4 000 salariés d'Alcatel-Lucent sont venus manifester à Paris le 15 mars de la place de la Bourse à la rue de La Boétie, où se situe le siège de l'entreprise, contre les 12 500 suppressions d'emplois annoncées le 9 février dernier.

Derrière la première banderole de l'intersyndicale, se retrouvaient les manifestants venus de Lannion, Rennes, Nantes, Brest et Eu. Puis c'étaient les délégations venues d'Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique, d'Angleterre, d'Italie et d'Espagne. Il y avait même une contestataire australienne. Puis venait la région parisienne, représentée par des salariés venant des différents sites : Ormes, Villarceaux, Vélizy, Chateaufort, Massy et Colombes. Pour une partie des présents, c'était une première car, parmi les salariés d'Alcatel, il ne reste quasiment plus d'ouvriers. Et beaucoup d'ingénieurs manifestaient pour la première fois.

Tchuruk avait " inventé " il y a quelques années le principe de " l'entreprise fabless ", c'est-à-dire l'entreprise sans usine. Depuis, la plupart de ces sites ont été externalisés vers Sanmina, Jabil ou autre Flextronics, qui depuis ne se sont pas gênés pour supprimer des emplois, voire fermer les entreprises. Le seul centre industriel reste celui d'Eu en Normandie, qui fabrique des prototypes avant qu'ils ne soient envoyés en Chine ou en Inde pour des séries plus grandes. L'essentiel de ce qui reste en Europe et aux États-Unis sont des services commerciaux et des services de recherche et développement, essentiellement composés d'ingénieurs et de quelques techniciens.

Ce sont donc eux qui sont principalement touchés dans ce plan. Un plan que personne ne peut comprendre car dans le même temps la dirigeante du groupe, Patricia Russo, dit qu'elle espère que le chiffre d'affaires va augmenter de 5 % dès cette année. S'adressant aux actionnaires, elle leur dit qu'ils doivent être confiants, car le dividende sera le même cette année que l'an dernier : ils toucheront du coup 370 millions. Seuls devront payer les salariés dont les effectifs sont amputés de... 16 %. Rien que cela !

C'est ce qui explique la colère et la participation à cette manifestation. La direction maintient son plan, mais d'autres manifestations sont prévues dans les jours qui viennent.

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