Sanofi-Aventis Vitry-sur-Seine (94) : L'amiante tuait en silence14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi-Aventis Vitry-sur-Seine (94) : L'amiante tuait en silence

L'usine et le Centre de recherches de Sanofi-Aventis de Vitry-sur-Seine sont à ajouter à la longue liste des entreprises où les patrons, par leur négligence criminelle, ont exposé les travailleurs à l'amiante.

À ce jour, quarante-neuf salariés ont été atteints d'une affection due à l'amiante et quatorze en sont morts. Ces chiffres sont en-dessous de la réalité, puisqu'ils ne comportent que les cas reconnus par la Sécurité sociale, qui n'accepte pas toujours de faire le lien entre les affections des malades et l'amiante.

Les travailleurs de l'entreprise n'ont été informés des dangers de l'amiante qu'à la fin des années soixante-dix et ce n'est que dans les années quatre-vingt que le désamiantage a été entrepris, si lentement qu'il reste encore de l'amiante aujourd'hui !

Or les pathologies dues à l'amiante mettent parfois 20 à 30 ans avant de se déclarer, ce qui signifie que pendant dix ans et plus encore nous continuerons à apprendre la maladie ou la mort de tel ou tel camarade de travail. Quelques mois après leur départ en retraite, certains apprennent ainsi, lors d'un contrôle médical qu'ils sont atteints de plaques pleurales (épaississement de la plèvre) !

D'autre part il est quasiment impossible de connaître les ravages causés par l'amiante parmi les salariés des entreprises sous-traitantes qui ont été souvent très exposés.

Les directions successives, de Rhône-Poulenc d'abord puis d'Aventis, ont pratiqué une véritable loi du silence. C'est un rapport récapitulatif des services médicaux de l'usine et du Centre de recherches qui a finalement révélé au personnel et aux syndicats l'étendue du drame. D'autre part, rares ont été les familles de victimes qui ont eu la force morale d'avoir recours à la procédure longue et difficile auprès du tribunal des affaires de la Sécurité sociale (TASS) pour mettre en accusation leur employeur pour " faute inexcusable ".

La direction n'en est pas quitte pour autant car les victimes sont de plus en plus au courant de leurs droits, grâce notamment aux organisations de victimes de l'amiante qui se créent un peu partout en France avec le soutien de militants ouvriers.

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