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Dans les entreprises
Renault le Mans : Les travailleurs toujours inflexibles
À l'usine du Mans, les débrayages contre la flexibilité que veut imposer la direction continuent de plus belle.
Lundi 26 février, le directeur de l'usine a envoyé au domicile de chacun d'entre nous une lettre vantant les mérites de la flexibilité. Peine perdue ! Le lendemain mardi 27 février, l'équipe du matin et la Normale débrayaient à près de 300 et bloquaient durant une heure le plus grand département de l'usine (le Dpt 81). C'est à plus de 200 que l'équipe du soir cessait le travail à son tour et retournait, elle aussi, sillonner le Dpt 81. L'équipe de nuit débrayait à 120 travailleurs et elle aussi alla défiler au Dpt 81.
Rendez-vous était donné à tous pour le jeudi 1er mars au changement d'équipe. L'équipe du matin était appelée une heure, en fin de poste, à l'entrée principale, afin d'attendre l'équipe du soir qui elle, débrayait en début de poste, histoire de se retrouver tous ensemble. Par tract, FO s'associait au débrayage appelé par la CGT et annonçait que ses dirigeants ne signeraient pas l'accord voulu par la direction.
Nous nous sommes ainsi retrouvés à plusieurs centaines en même temps, ce qui illustrait bien le résultat de la consultation du 22 février où plus de 80 % des travailleurs qui avaient voté s'étaient prononcés contre l'accord de flexibilité.
Lors de la prise de parole, le point fut fait sur le mouvement et furent aussi données des informations sur la grève victorieuse des travailleurs de NTN (ex-Dpt 83 de l'usine, vendu il y a quelques années) qui avaient obtenu, entre autres, 50 euros net d'augmentation après 24 heures de grève, ainsi que sur la grève pour les salaires de la succursale Renault située à quelques centaines de mètres de l'usine. D'ailleurs les grévistes de l'équipe du soir sont partis en cortège rendre visite aux grévistes de la succursale, autant dire qu'il y avait de l'ambiance.
Mardi 6 mars, vers 3 heures du matin, l'équipe de nuit débrayait, bloquait les différentes portes de l'usine et attendait l'équipe du matin à 5 h 30. Du coup de nombreux travailleurs garèrent leur voiture et allèrent rejoindre les piquets de grève. Des salariés qui étaient monté travailler, débrayèrent à 9 heures et nous rejoignirent à la porte principale.
Évidemment des cadres sont venus faire leur numéro de provocation et un commando de plusieurs dizaines d'entre eux est venu nous faire face à la porte d'entrée des camions. Malgré la pluie qui tombait sans discontinuer, nous avons attendu l'équipe du soir qui, pour une part, s'est elle aussi mise en grève. Vers 16 h 30, vu que le temps empirait, la plupart de grévistes décidaient de rentrer chez eux, en attendant le prochain débrayage. La journée a donc été un succès.
La direction continue de faire la sourde oreille, escomptant un essoufflement du mouvement, et refuse de retirer son plan. Mais justement, tout montre que le mouvement est loin de s'essouffler.