Combien de fois n'a-t-on pas entendu, même parmi les travailleurs, cette idée aussi fausse que dangereuse que les mesures prises ne seraient pas équitables « entre les Français et les Allemands ». Alors, faudrait-il réclamer qu'il y ait plus de licenciements en Allemagne pour en avoir moins ici ? Et entre Toulouse qui licencie et Saint-Nazaire-Ville qui serait cédé, est-ce équitable ? Faut-il que les travailleurs de Saint-Nazaire réclament plus de licenciements à Toulouse, pour que plus d'emplois soient garantis chez eux ?

Ce n'est évidemment pas contre ses voisins, également dans la cible des patrons d'EADS-Airbus, qu'il faut se retourner. Qu'ils soient dans les ateliers ou dans les bureaux, à Saint-Nazaire ou Toulouse, en Allemagne, en France ou ailleurs, toutes les futures victimes doivent au contraire se serrer les coudes pour affronter ensemble ceux qui s'en prennent à tous : les gros actionnaires d'EADS-Airbus.

La seule équité qui vaille, c'est le retrait du plan Power 8. Et ce retrait ne peut s'obtenir que par la lutte de tous les travailleurs, quels que soient leur nationalité ou leur statut, chez Airbus ou dans la sous-traitance.