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Dans les entreprises
Airbus : La vraie-fausse indignation de Villepin
Parlant des résultats d'Airbus, Villepin a déclaré qu'il « ne devrait pas y avoir de distribution de dividendes cette année », les 326 millions prévus devant servir à « conforter la capacité d'investissement de l'entreprise ». La déclaration fait radicale, mais Villepin n'est qu'un Premier ministre finissant et ce sont les dirigeants d'Airbus qui décident des millions d'euros à verser aux actionnaires. Ces mêmes actionnaires qui les remplacent, s'ils estiment que les dividendes ne sont pas assez juteux.
Villepin avait déjà fait des effets de manches, au moment de l'annonce en 2005 des licenciements chez Hewlett-Packard (6 000 en Europe, dont 1 240 en France). Il trouvait « normal » que le groupe informatique « rembourse les subventions qu'il avait reçues » au moment de son extension dans la région de Grenoble. Hewlett-Packard avait répondu n'avoir jamais reçu directement d'aides publiques - ce qui était formellement vrai - et on n'avait plus jamais entendu Villepin parler de « faire payer » ni Hewlett-Packard ni aucun patron.
Avec Villepin, comme avec les autres d'ailleurs, les actionnaires d'Airbus sont tranquilles. D'autant plus qu'il a déclaré dans le même temps que « l'État français jouera tout son rôle », Thierry Breton précisant que « l'État souscrirait à toute augmentation de capital » qu'Airbus proposerait. Avec eux, l'argent public continuera à couler pour le plus grand bénéfice des actionnaires d'Airbus.