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- Lutte ouvrière n°2013
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Dans les entreprises
General Electric Medical Systems (GEMS) Buc (Yvelines) : Protestation sur les salaires.
Pendant plusieurs semaines, l'usine GEMS de Buc, qui fabrique du matériel radiologique tel que mammographes et " salles vasculaires ", a connu un mouvement, certes limité, mais bien réel, sur les salaires. Des assemblées générales, des débrayages d'une centaine de personnes (sur les 1600 que compte l'entreprise, en majorité des cadres) ont ponctué ce mouvement.
La dernière assemblée générale s'est séparée sous les applaudissements le jeudi 22 février, après avoir obtenu une prime de 250 euros pour tout le personnel, le retour à une augmentation annuelle pour 90 % des cadres, et des montants minimaux d'augmentation variant entre 50 et 57 euros pour la quasi-totalité des autres catégories.
Même si ces résultats sont jugés limités, c'est l'existence même d'une expression collective du mécontentement et d'arrêts de travail qui a marqué les esprits. La dernière grève pour les salaires remonte à dix ans, et ceux qui l'avaient vécue n'imaginaient pas, il y a encore quelques semaines, qu'ils y goûteraient à nouveau. Quant aux jeunes embauchés, ils ont pu apprécier à sa juste valeur cet aspect de la vie des entreprises qu'est la protestation collective du personnel. Ils ont aussi pu mesurer rapidement la façon dont la direction les considère.
Ainsi, les quelques cadres grévistes ont pu voir la hiérarchie pointer scrupuleusement leur durée de débrayage, alors qu'elle ferme ostensiblement les yeux et ne dit mot sur leurs journées de dix heures et plus.
Quant à la présence remarquée de différents directeurs des relations humaines aux rassemblements, leur volonté soudaine de tenir de multiples réunions d'information sur les salaires dans les services et leur recours à huissier ont largement fait sourire et renforcé la conviction que, même limitée, l'action embarrassait la direction.
GEMS, dont la direction se glorifie de ses résultats financiers qui se chiffrent en milliards de dollars à chacun de ses messages, a largement les moyens d'accorder les 200 euros réclamés.
Alors, ce fut un éclat de rire qui accueillit ses dernières annonces, à savoir quelques euros pour les augmentations minimales et quelques centimes en plus pour les primes d'équipe.
Car, pour tous, la revendication de 200 euros reste d'actualité.